Vrais-faux décrets présidentiels

Publié le 12 août 2008 Lecture : 1 minute.

Le tout-puissant Sam Mamady Soumah, ex-ministre secrétaire général de la Présidence, a été quatre jours durant la vedette d’un feuilleton politique original. Signé par le président Lansana Conté et orchestré, selon toute vraisemblance, par deux de ses épouses ayant des intérêts divergents. Les scènes se sont jouées à coups de décrets.
Le 1er août, Soumah est limogé avant d’être nommé à la direction générale de la Caisse de sécurité sociale. Le 3, la télévision et la radio nationales annoncent que le même Soumah est désormais ministre d’État chargé des Affaires présidentielles. Et, le 4, Soumah, « précédemment directeur de la Caisse de sécurité sociale », selon le texte d’un communiqué, se voit de nouveau remercié. Dans sa chute, il entraîne Idrissa Thiam, directeur du protocole d’État.
« Le bras gauche et le bras droit du président », comme l’écrit la presse, ont été démis officiellement pour « faute lourde ». Ils seraient les auteurs de nombreuses falsifications de décrets présidentiels. Nombre d’observateurs estiment que cet épisode prouve une fois de plus l’incapacité du général Conté à gérer le pays, et la volonté de ses proches de s’approprier le pouvoir.
Les dirigeants des principales centrales syndicales ont fait part de leur inquiétude au nouveau Premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré, qui les a reçus le 5 août. De leur côté, les huit partis d’opposition regroupés au sein de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (Anad) ont invité les organisations de la société civile à les rencontrer rapidement pour « réfléchir sur cette affaire de décrets ». Autant dire que Souaré, déjà dans une position délicate compte tenu des urgences économiques, risque de voir le ciel s’obscurcir dangereusement au-dessus de sa tête.

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