Ventes d’automobiles : tous les records sont battus

Le marché algérien devrait cette année largement dépasser le cap des 200 000 véhicules neufs importés, selon les chiffres officiels. Un dynamisme qui profite d’abord aux constructeurs asiatiques.

Publié le 12 août 2008 Lecture : 3 minutes.

L’Algérie s’apprête à franchir cette année le seuil historique des 200 000 véhicules neufs importés. Ce chiffre symbolique avait déjà failli être atteint l’an dernier mais la tentative avait échoué de peu avec, au final, « seulement » 196 812 véhicules importés selon les données officielles du Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) des douanes algériennes. Ce qui en soi était déjà un record. Les chiffres qui viennent d’être fournis par le Cnis pour le premier semestre 2008 ne laissent planer aucun doute : 151 194 véhicules ont déjà été importés par les concessionnaires au cours des six premiers mois de l’année 2008, dont 137 000 ont déjà été vendus. C’est exactement 11,97 % de mieux qu’au cours du premier semestre 2007, avec 135 032 modèles qui avaient alors posé les roues sur le sol algérien. La progression en valeur est tout aussi nette. De 108 milliards de DA (1,17 milliard d’euros) pendant les six premiers mois de 2007, la valeur totale des importations s’est établie à 121,4 milliards de DA sur la même période en 2008. Dynamisme identique du côté des particuliers. Ils ont importé 11 904 modèles depuis janvier pour une valeur de 15 milliards de DA contre 10 556 (14 milliards de DA) pour les six premiers mois de 2007. D’ici à la fin de l’année, le marché algérien (115 000 voitures en 2004) aura plus que doublé en l’espace de quatre ans.

Près de cinquante marques

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L’envolée du marché automobile algérien profite d’abord aux constructeurs asiatiques, sud-coréens et japonais en tête, mais aussi chinois et même indiens. Hyundai et Toyota bataillent pour la première place. La marque coréenne, distribuée dans le pays par Hyundai Motor Algérie (HMA), appartenant au groupe Cevital d’Issad Rebrab dont elle représente environ 20 % du chiffre d’affaires, a commercialisé 22 454 véhicules au cours du premier semestre. Ce qui représente des ventes en progression de 36 % sur la période, au-dessus de la prévision déjà optimiste d’une hausse de 30 % initialement programmée. Hyundai pourrait donc dépasser son objectif de 40 000 ventes cette année et conforter sa place de première marque en Algérie. Un titre qu’elle détient depuis trois ans. Juillet et août, où se réalisent le plus gros des ventes, seront décisifs.
En termes de groupe, la filiale de Cevital arrive en revanche en seconde position, derrière Renault (marques Renault et Dacia), mais devant Toyota (Toyota, Daihatsu) et le français CFAO, concessionnaire Chevrolet, Opel, Suzuki et Isuzu. La Chine pourrait toutefois bousculer la hiérarchie ainsi établie. Sur un marché très attractif, où le nombre de marques distribuées ne cesse d’augmenter pour atteindre la cinquantaine, seize sont chinoises aujourd’hui. Depuis l’arrivée de JAC, en 2001, BYD, Chery, Faw, Force Motor, ChanaÂÂÂ ont mis le pied en Algérie. Et le mouvement n’est pas près de s’arrêter avec, par exemple, l’arrivée récente de Haima. Ensemble, les constructeurs chinois s’accaparent 10 % des ventes. Leur force ? Ils se sont spécialisés sur le segment des petits véhicules urbains à bas prix et des utilitaires légers. Une offre qui séduit les classes populaires et moyennes, qui trouvent ainsi un moyen d’échapper aux difficultés de circuler avec les transports publics. Cette nouvelle concurrence vise directement le marché de la Logan, de Dacia-Renault, qui compte riposter avec la version pick-up. Ne disposant pas pour l’instant de modèles capables de contrer la montée en puissance des asiatiques, le groupe PSA Peugeot Citroën a vu ses ventes chuter de 64,45 % au premier semestre 2008 par rapport à la même période en 2007.

24 % circulent à Alger

Selon le Cnis, le parc algérien compte désormais 3,5 millions de véhicules. Avec un peu plus de 2 millions d’unités, les voitures de tourisme dominent l’asphalte et les pistes du pays. Loin devant les camionnettes (687 000), les camions, les remorques et les autocars (537 000), les tracteurs agricoles (126 000) et les motos (9 500). Les rues et les avenues de la capitale, perpétuellement engorgées et enfumées, témoignent de la prise du pouvoir de l’automobile dans le pays depuis deux à trois ans. Avec plus de 800 000 véhicules, Alger voit circuler dans ses artères environ 24 % du parc automobile du pays. La capitale distance largement Blida et ses 210 000 véhicules (6,2 % du parc), Oran (180 000, 5,3 %), Constantine (117 000, 3,5 %) ou encore Bejaïa (113 000, 3,3 %). Si le marché de l’automobile surfe sur le sentiment de liberté de circulation, sa croissance est fortement soutenue par une offre de crédits à la consommation qui se structure depuis 2005 grâce à des produits conjoints proposés par les constructeurs et les banques ou les organismes de crédit, comme la Caisse nationale d’épargne populaire ou CetelemÂÂÂ Chez Renault en Algérie, une voiture sur cinq est désormais vendue avec un crédit à la consommation.

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