Les entreprises africaines, parents pauvres du boom des infrastructures
Les entreprises africaines n’ont pas encore leur part du gâteau dans les vastes projets d’infrastructures en développement sur leur propre continent. Le constat dressé lors du Africa CEO Forum est alarmant.
Quelle place pour les entreprises africaines dans les grands projets d’infrastructures du continent ? Aucune ou presque. Voici en somme la réponse donnée lors de la deuxième édition de l’Africa CEO Forum. Les raisons sont multiples : petite taille, manque de capacité, frilosité des banques, appels d’offres publics mal adaptés, qui privilégient beaucoup plus les grands groupes internationaux aux firmes locales…
Politiques d’achat
« Les entreprises africaines n’ont pas la capacité qu’il faut pour se battre à armes égales avec les entreprises européennes, chinoises ou américaines. C’est devenu un réflexe, dès qu’on décide de construire une centrale électrique, un port ou un aéroport, on prend attache avec des entreprises étrangères », avoue sans détour le ministre du Commerce du Ghana, Haruna Idrissu.
Et comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, le responsable gouvernemental ghanéen propose que les pays africains revoient de fond en comble leur politiques d’achats. « Il y a encore un énorme déficit en termes d’infrastructures en Afrique. Pour le combler, on doit investir au moins 12% de notre PIB. Il est temps pour nous de réformer nos politiques d’achat pour aller vers une certaine préférence nationale, et exiger des opérateurs étrangers qu’ils travaillent avec des PME locales », explique le ministre.
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Transfert
Autre problème pointé par les panélistes, le manque de formation des cadres africains. Jean-Louis Ekra, patron de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) en sait quelque chose : « En plus de la faiblesse des capitaux et des capacités, nos entreprises n’ont pas la capacité de répondre à des appels d’offres complexes, ni à présenter des dossiers de financements cohérents », s’alarme-t-il.
La faute à qui? Aux Etats qui n’ont pas suffisamment investi en formation des ressources, mais aussi aux groupes étrangers qui ne favorisent pas le transfert de savoir et de technologie. L’exemple le plus parlant est celui des entreprises chinoises. « Les entreprises chinoises investissent aujourd’hui plus que les européens ou les américains. Ils arrivent en Afrique avec leur propre personnel et leur propre financement, sans le moindre contenu local », déplore Roger Sahyoun, PDG de Somagec, entreprise de BTP marocaine, très active en Guinée Equatoriale.
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