Maroc : Mustapha Bakkoury, portrait d’un favori brusquement tombé de son piédestal

Après vingt ans passés au service de l’État, le patron de Masen se retrouve au cœur d’une instruction judiciaire liée à sa gestion de l’agence solaire marocaine des énergies renouvelables.

À 56 ans, Mustapha Bakkoury, président de la région Casablanca-Settat, a l’interdiction de quitter le territoire marocain. Ici, en 2017. . Mohamed Drissi Kamili pour JA

© Mohamed Drissi Kamili pour JA

À 56 ans, Mustapha Bakkoury, président de la région Casablanca-Settat, a l’interdiction de quitter le territoire marocain. Ici, en 2017. . Mohamed Drissi Kamili pour JA © Mohamed Drissi Kamili pour JA

fahhd iraqi

Publié le 5 mai 2021 Lecture : 6 minutes.

Dimanche 28 mars, aéroport Mohammed V de Casablanca. Au guichet Fast-Track, Mustapha Bakkoury présente son passeport et son billet pour Dubaï. L’agent qui reconnaît le VIP n’en croit pas ses yeux quand il scanne le document de voyage : « SIM : sortie interdite du Maroc », alerte le système de contrôle aux frontières. Dans la tête du président du directoire de Masen, c’est l’éruption solaire. Bien pire que le cauchemar éveillé qu’il a vécu lors de son éjection brutale de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), douze ans auparavant. Flash-back.

Génération Mohammed VI

Samedi 13 juin 2009. Alors patron de la CDG, Bakkoury est l’invité d’honneur d’une cérémonie de remise de diplômes à Ifrane. Il se trouve à la tribune quand il reçoit un SMS : l’agence officielle vient d’annoncer la nomination par le roi de son successeur. Il est limogé sans préavis de l’institution dont il a pris les rênes le 2 août 2001. Bakkoury faisait alors partie de cette première promotion des hauts commis de la « génération Mohammed VI » qui entamait sa troisième année de règne.

« Le nom de Bakkoury a été évoqué quand l’entourage du souverain a été convaincu de la nécessité de confier la CDG à un banquier chevronné qui saurait mener sa transformation », confiait à l’époque une source proche du sérail. Bakkoury avait en plus l’avantage de cocher toutes les cases. C’était un ingénieur comme les aimait le conseiller royal Meziane Belfkih, mais aussi quelqu’un de réputé et de bien introduit dans les milieux financiers. « Personne n’est jamais venu se prévaloir d’être à l’origine de ma nomination », répétait à l’envi Mustapha Bakkoury, sans doute plus par discrétion vis-à-vis de ses parrains que par véritable conviction.

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