Quand les rebelles rwandais se rangent
Pour la première fois depuis 1994, des chefs des FDLR ont remis du matériel de guerre aux autorités de Kinshasa.
Un nouveau pas a été franchi le 31 juillet à Kasiki, sur la colline de Bunyandavu (Nord-Kivu), dans la recherche des solutions à la présence de groupes armés rwandais sur le sol congolais. Pour la première fois depuis 1994, des chefs militaires – dissidents – des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ont remis volontairement au ministre congolais des Affaires étrangères, Antipas Mbusa Nyamwisi, un premier lot de matériel de guerre : 47 armes et des munitions. Parallèlement, des combattants ont déposé les armes en vue d’un cantonnement. Au total : 162 personnes, familles comprises. Témoins de l’événement : une délégation venue de Kigali et des représentants de la communauté internationale. La prochaine étape sera un retour au Rwanda ou une relocalisation sur une autre portion du territoire congolais, loin de la frontière avec leur pays.
En acceptant de déposer les armes, les hommes du général Musare, chef militaire du Rassemblement pour l’unité et la démocratie (RUD), et ceux du Rassemblement du peuple rwandais (RPR) se sont désolidarisés de l’aile dure des FDLR. C’est justement pour isoler les « extrémistes » que les responsables congolais ont décidé de « cibler séparément les groupes FDLR ». Du coup, ceux qui ne jouent pas le jeu sont marginalisés et sentent peser sur eux la pression de la communauté internationale.
Le 5 août, une réunion de sensibilisation a eu lieu à Nyabiondo (Nord-Kivu) avec un délégué des FDLR venu d’Europe. Une nouvelle rencontre est prévue à Walikale, toujours dans le Nord-Kivu. L’arrestation récente en Allemagne de Callixte Mbarushimana, représentant de ce mouvement en France, a été bien reçue à Kinshasa, où l’on espère voir Ignace Murwanashyaka, président des FDLR, subir le même sort.
Parmi les solutions envisagées pour résoudre l’équation que pose la présence des groupes armés rwandais en RD Congo, il y a la relocalisation. Mais cette question irrite les parlementaires congolais, qui ne veulent pas en entendre parler. C’est dans ce contexte que les chefs coutumiers du territoire de Beni-Lubero (Nord-Kivu) ont accepté d’accueillir les Rwandais qui déposent les armes à Mabalako, localité située à 46 km à l’ouest de Beni. Si l’expérience réussit, elle pourra, pense-t-on, s’étendre à d’autres provinces malgré l’hostilité de la représentation nationale.
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