Paul Obambi
Le PDG du groupe Sapro, président de la chambre de commerce de Brazzaville depuis dix ans, est un poids lourd du milieu des affaires. Toujours à l’affût de nouveaux marchés.
S’il ne passe pas inaperçu avec son bon mètre quatre-vingt-dix, c’est un homme discret. Ce quinquagénaire pèse pourtant plus de 320 milliards de F CFA (488 millions d’euros) de chiffre d’affaires. En businessman avisé, Paul Obambi ne met pas tous ses ÂÂufs dans le même panier. Le groupe Sapro, qu’il préside, est très diversifié : industrie (Sapro Savons, Sapro Boissons, Sapro Plastique), pétrole (Sapro Oil), services (régie publicitaire avec Média international, transports avec Translo, immobilier avec SCIA) et BTP (Getrab). Il est implanté au Congo, en Centrafrique, en RD Congo, en Côte d’IvoireÂÂ et le sera bientôt en Chine.
La fibre des affaires, Obambi l’a acquise auprès de ses parents, des commerçants originaires d’Owando (capitale de la région de la Cuvette). Et par ses études supérieures à l’université de Brazzaville – où il est né -, puis à Toulouse, en France, où il se spécialise en économie et en analyse financière au Cipec-PT (Centre intenational de perfectionnement des cadres des postes et télécommunications). De retour au pays, il entre en 1982 à l’Office national des postes et télécommunications en tant que chef de division puis directeur. Quatre ans plus tard, il démissionne pour prendre la direction, en France, de GPOM – le Groupe Pierre Otto Mbongo, spécialisé dans les corps gras -, puis sa direction générale à Brazzaville.
Son aventure individuelle commence en 1990 lorsqu’il acquiert une société spécialisée dans le déménagement. Il la revend en 1992 pour créer Translo, qui assure le transit des matériels pétroliers et la gestion du parc à conteneurs de Pointe-Noire (Translo a d’ailleurs récemment soumissionné avec Bolloré pour la concession de ce parc). En 1994, dans le cadre de la privatisation des entreprises d’État, il rachète la savonnerie Savco, devenue Sapro, qui a des marchés au Congo, en Centrafrique et en RD Congo.
En 1995, Obambi entre dans le BTP en créant Getrab (Génie civil, travaux et bâtiment, dont la grande référence est la tour de l’ARC à Brazzaville) et EtalGet, qui associe Getrab et l’italien Etalcos. Cette diversification l’a amené à investir dans Sapro Plastique, une unité de fabrication de tubes PVC, et Congo Color, spécialisée dans la peinture. « Nous avions de gros problèmes de fourniture de matériels et de qualité de peinture pour le bâtiment », explique-t-il.
Le groupe a également investi dans trois usines de jus de fruits (Sapro Boissons), dont une à Abidjan (Sopadi), l’affichage publicitaire, avec Média international, et le trading de produits pétroliers raffinés, avec Sapro Oil. En février 2007, cette dernière a racheté Ufalu, une société de fabrication de lubrifiants, pesticides et intrants agricoles de Pointe-Noire. Fin 2007, le groupe a pris le contrôle de Congo Oil, devenue X-Congo Oil, société de distribution de produits pétroliers en RD Congo. Prochaine étape : la Chine, où Paul Obambi veut installer une unité de production de boissons à partir de fruits locaux et une unité de mise en bouteilles à partir de concentrés d’ananas fabriqués en Côte d’Ivoire.
Récemment, l’homme d’affaires s’est doublé du mécène et sponsorise des expositions de peinture. Il souhaite aussi investir dans le mécénat d’entreprises et travaille à la création d’une société de capital-risque pour favoriser l’émergence des PME au Congo. Le pays en a bien besoin.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?