Africa CEO Forum : la deuxième édition s’ouvre à Genève

La deuxième édition du Africa CEO Forum s’est ouverte lundi 17 mars après-midi à l’hôtel Intercontinental de Genève. Plus de 600 hommes et femmes d’affaires africains, ministres et décideurs, vont débattre pendant deux jours des grands défis du capitalisme africain, notamment en matière de compétitivité. L’objectif est également de permettre à tous les participants de se rencontrer et d’échanger. La première édition du ACF, qui s’était tenue en novembre 2012, avait ainsi permis à des entrepreneurs qui se croisent rarement, ceux de l’est et de l’ouest du continent, ou même qui se tournent le dos, comme les hommes d’affaires algériens ou marocains, de débattre.

Le ACF est organisé par le Groupe Jeune Afrique, la Banque africaine de développement et la société suisse Rainbow Unlimited.

Les deux journées du forum seront rythmées par quatre plénières sur quelques grands enjeux du capitalisme africain : la compétitivité, l’africapitalisme, le local content et la révolution digitale. Huit conférences thématiques complèteront ce programme intensif qui sera également marqué par la remise de trophées dans la soirée du 18 mars, dont celui de PDG africain.

Ne pas se laisser griser

Ce « Davos » africain rassemble des PDG venus d’une soixantaine de pays. Plusieurs grands noms du capitalisme africain sont présents, parmi lesquels Mo Ibrahim (fondateur de Celtel), Bob Collymore (Safaricom), Jean Kacou Diagou (NSIA), Mohamed Laïd Benamor (groupe Benamor), Albert Essien (Ecobank), Alami Lazraq (Alliances), Ashish Thakkar (Mara Group), Mohamed Bennani (Bank of Africa), Adewale Tinubu (Oando), Daphné Mashile-Nkosi (Kalagadi Manganese), encore Mohammed Dewji (Mohammed Enterprises).

Jeune Afrique en direct de Genève

Co-organisateur du Africa CEO Forum, le Groupe Jeune Afrique déploie un dispositif spécial pour couvrir au mieux l’événement. Six journalistes ont été dépêchés sur place, trois francophones et trois anglophones, pour rendre compte du forum en direct sur le réseau social Twitter (via le hashtag #acf2014) ainsi que sur les sites internet www.theafricareport.com et economie.jeuneafrique.com.

« Si j’en juge les titres de la presse internationale, l’heure est à l’euphorie pour l’Afrique, a expliqué en ouverture du ACF (Africa CEO Forum) Amir Ben Yahmed, vice-président du Groupe Jeune Afrique. Mais il ne faut pas se laisser griser par les mêmes observateurs qui considéraient il y a dix ans que le continent était perdu. »

« Merci d’être venus si nombreux, cet événement est le vôtre », a quant à lui commenté Donald Kaberuka, president de la Banque africaine de développement, une institution qui a multiplié par dix ses approbations envers le secteur privé au cours des 7 dernières années. Le Rwandais a appelé l’attention de l’auditoire sur les grands enjeux macroéconomiques du continent : « il y a de la croissance économique mais pas assez de transformation et d’emploi ». Donald Kaberuka a insisté sur le manque d’integration économique en Afrique, citant le cas de l’avionneur Airbus, dont 75% des composants sont fabriqués à travers toute l’Europe. « Les dirigeants européens ont fait de l’intégration économique une réalité, à-t-il souligné. En Afrique, les importations des minibus que l’on retrouve un peu partout sur le continent couvrent 70% de la demande, provenant de Chine, du Japon, des États-Unis, d’Europe… »

Citant les différentes unes du magazine britannique The Economist depuis une décennie (« The hopeless continent », « Africa rising », « A hopeful continent »), Donald Kaberuka a conclu : « Quel titre vont-ils trouver pour la prochaine édition ? »

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Par Frédéric Maury, envoyé spécial à Genève (@fredmaury)