Le cas Modou Kara Mbacké

Publié le 12 août 2008 Lecture : 1 minute.

Indéniablement une des curiosités du monde politique sénégalais. Serigne Modou Kara Mbacké, petit-fils de Mame Thierno Birahim Mbacké, frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la confrérie des mourides, dirige depuis le 11 mai 2004 le Parti de la vérité pour le développement (PVD). Une formation qui assume son essence religieuse et proclame fonder son projet de société sur « ­l’ÂÂuvre gigantesque de Cheikh Ahmadou Bamba ».
N’ayant jamais participé à une élection, n’ayant donc pas le moindre élu, le PVD n’a rien du comportement ordinaire d’un parti politique. Après avoir soutenu Abdou Diouf en 2000, il a rallié sept ans plus tard le tombeur de ce dernier, Abdoulaye Wade. Non sans avoir menacé, à la veille de la présidentielle de février 2007, de rejoindre Idrissa Seck, l’ex-Premier ministre de Wade tombé en disgrâce qui se présentait contre son ancien mentor.
Chef religieux, chanteur à ses heures perdues, Modou Kara, 54 ans, est un personnage atypique. Il intrigue, mais il inquiète également. Surtout les services de renseignements sénégalais, qui n’ont de cesse de s’intéresser à « Kara Sécurité ». Dénommés les « commandos de la paix », les centaines d’éléments de ce contingent arborent des treillis, paradent en file indienne, s’attribuent des galons, obéissent au doigt et à l’ÂÂil au « général Kara ». Certains voient en cette organisation aux allures de milice une menace pour l’ordre public.
Marié à Sokhna Dieng, ex-directrice de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), ce leader d’un parti qui se réclame ouvertement d’une obédience religieuse est à lui seul un défi à la laïcité.

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