Jordanie : Hamza, le prince rouge de la cour du roi Abdallah ?
Habituellement paisible, le royaume hachémite connaît depuis début avril une querelle de palais qui a menacé de dégénérer en coup d’État. Accusé par l’armée d’activités contre « la sécurité du royaume », le demi-frère du roi Abdallah II, le prince Hamza, a depuis été « assigné à résidence » à Amman. Analyse.
L’un des États les plus stables du Moyen-Orient, coincé entre une Syrie détruite, une frontière israélo-palestinienne toujours problématique et un Irak qui n’en finit plus de se déchirer, est-il passé à deux doigts d’une révolution de palais ? Le royaume hachémite de Jordanie, héritier direct des révoltes arabes contre l’Empire ottoman, menées notamment par le mythique Lawrence d’Arabie, a connu début avril une agitation inédite. En cause, une « tentative de coup d’État » qui aurait été menée par le demi-frère cadet du roi Abdallah, le prince Hamza.
Rumeurs de complot
Le 3 avril, ce dernier reçoit la visite imprévue du général Youssef Huneiti, chef d’état-major de l’armée, spécialement missionné auprès du prince pour lui demander de cesser ses critiques publiques contre la corruption et l’avertir que ses rencontres régulières avec des leaders tribaux mécontents constituaient une « ligne rouge » à ne plus franchir.
Le général ne se doute pas alors que la conversation est enregistrée et que le prince Hamza, qui le renvoie sans ménagement, a décidé de la diffuser sur les réseaux sociaux. Le lendemain, Hamza est arrêté et placé en résidence surveillée, mais parvient à faire fuiter une vidéo qu’il adresse à la BBC et dans laquelle il lance une nouvelle tirade contre la corruption et le népotisme qui ravagent selon lui la monarchie.
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