Banane : Côte d’Ivoire contre Équateur, un combat perdu d’avance ?

Alors que la banane sud-américaine ne cesse de gagner du terrain sur le marché européen, crucial pour les producteurs ivoiriens, camerounais et ghanéens, l’association panafricaine Afruibana appelle à organiser la résistance.

Plantation de bananes en Côte d’Ivoire © Olivier pour JA

Plantation de bananes en Côte d’Ivoire © Olivier pour JA

ESTELLE-MAUSSION_2024

Publié le 22 avril 2021 Lecture : 4 minutes.

Sur le marché européen, la banane africaine affronte sa concurrente sud-américaine telle David devant Goliath. Sauf que l’issue de la bataille risque d’être l’inverse de celle de l’épisode biblique avec le triomphe du grand – l’Amérique du Sud représentée par l’Équateur, la Colombie et le Costa Rica – sur le petit, l’Afrique et ses trois principaux producteurs, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Ghana.

Représentant 6,7 millions de tonnes en 2020, dont seulement 630 000 produites au sein de l’Union européenne (UE), le marché européen est approvisionné à 75 % par la banane sud-américaine dite « dollar » contre seulement 15 % par les produits ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique).

Face à cette situation, Afruibana, association panafricaine de producteurs et d’exportateurs de fruits créée en 2017 et présidée par le Camerounais Joseph Owona Kono, tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme.

Construire un commerce gagnant-gagnant

Après avoir lancé un appel à Abidjan en 2019 pour sauver les exportations africaines vers l’Europe, elle a présenté le 21 avril un livre blanc sur la filière africaine en marge d’une visio-conférence réunissant, outre son président et son vice-président, l’Ivoirien Jean-Marie Kakou-Gervais, trois eurodéputés, la Française Marie-Pierre Vedrenne, l’Allemande Pierrette Herzberger-Fofana et le Portugais Carlos Zorrinho, entre autres.

Face à un véritable déferlement de produits, nous avons besoin d’un minimum de régulation

Objectif : renforcer le partenariat entre l’Afrique et l’Europe pour construire un commerce des bananes gagnant-gagnant dans le cadre de l’accord post-Cotonou, sur lequel les pays ACP et l’UE sont parvenus à un consensus politique fin 2020, et de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), entrée en vigueur début 2021.

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