Jean-Claude Mallet

Garantir la sécurité de la France et préserver ses intérêts dans le monde tout en contribuant à l’affirmation de la présence de l’Europe sur la scène internationale. Tel est le but du livre blanc sur la défense et la sécurité nationale que le président Sa

Publié le 12 août 2008 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Quelle place l’Afrique a-t-elle tenu dans vos réflexions ?

Jean-Claude Mallet : Une toute première place. Nous avons auditionné de nombreux spécialistes étrangers, comme, parmi les Africains, le philosophe Souleymane Bachir Diagne, ancien conseiller du président Abdou Diouf et maintenant professeur aux États-Unis. Nos conclusions ont d’ailleurs largement inspiré la teneur du discours fait en février par le président français lors de son voyage en Afrique du Sud, et dont l’esprit a été salué par le président Mbeki.

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Qu’est-ce qui doit changer dans la politique militaire française sur le continent ?

Les quelques bataillons d’infanterie encore stationnés dans les faubourgs de certaines capitales africaines sont en décalage avec l’évolution du continent, la vitalité de ses élites, le dynamisme de sa jeunesse, l’ampleur des problèmes de croissance, les enjeux de sécurité que constituent l’urbanisation, la pauvreté, le trafic de stupéfiants, la crise alimentaire, la menace terroriste.
Bien entendu, on ne touchera pas aux actions de formation dans les écoles militaires françaises ou dans celles qui se trouvent sur le sol africain, ni aux accords de coopération technique. Mais les huit accords de défense, dont certains datent de 1960 (Cameroun, Gabon, République centrafricaine, Comores, Côte d’Ivoire, Djibouti, Sénégal, Togo), seront révisés. Pour le Togo, le Gabon et la Côte d’Ivoire, les anciennes clauses permettant d’en appeler à l’intervention de forces françaises pour maintenir l’ordre intérieur seront abrogées.

Comment les forces françaises seront-elles redéployées ?

Actuellement, 10 000 hommes environ sont déployés sous des statuts divers à Djibouti, au Sénégal, au Gabon, au Tchad, en Côte d’Ivoire et en Centrafrique, pour un coût de 760 millions d’euros par an. Notre présence sera progressivement concentrée sur deux pôles à dominante logistique, de coopération et d’instruction, l’un sur la façade atlantique, l’autre sur la façade orientale. La présence aéromaritime sera privilégiée. Nos ambassades, et plus spécifiquement les attachés militaires et les attachés de sécurité, seront appelées à organiser avec soin les échanges d’informations ainsi que la coopération en matière de sécurité civile et militaire, de police et de renseignement.

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