Tchad : comment Mahamat Idriss Déby a pris la tête du Conseil militaire de transition
Il n’était pas forcément le plus connu des fils d’Idriss Déby ni le plus connecté à l’international ou dans le monde des affaires. Mais Mahamat Idriss Déby, 37 ans, a su s’imposer à la tête du CMT, qui va gouverner le pays pendant au moins dix-huit mois, passant brutalement de l’ombre à la lumière.
Décès d’Idriss Déby Itno : le Tchad sous le choc
Le décès du président tchadien a été annoncé le 20 avril. Au pouvoir depuis 31 ans, le maréchal a succombé à des blessures reçues au combat.
Combien de fois le jeune homme a-t-il arpenté ces mêmes couloirs du Palais rose, au côté ou à quelques mètres de la silhouette élancée et légèrement bedonnante d’Idriss Déby Itno ? Combien de fois a-t-il entendu l’ancien président donner des ordres à un membre du gouvernement ou de son cabinet ? Combien de fois, enfin, a-t-il observé le maréchal du Tchad, décédé dans la nuit du 18 avril, détailler ses stratégies à des officiers au garde-à-vous ? Ce 21 avril, Mahamat Idriss Déby est devenu le maître des lieux. L’ombre de son père plane encore sur le palais présidentiel comme sur l’ensemble du pays, mais c’est désormais ce fils de 37 ans en treillis et béret rouge, discret par nature, qui en tient les rênes.
Les réunions s’enchaînent à un rythme éprouvant, en particulier en cette période de ramadan. Le général, numéro un du Conseil militaire de transition (CMT) qui dirige le pays depuis l’annonce du décès d’Idriss Déby Itno le 20 avril, reçoit à la présidence et explique sa vision des mois à venir. Bertrand Cochery, l’ambassadeur de France, est de la partie, tout comme Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union africaine, et Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. Les chefs religieux ont aussi été conviés, comme les membres du Conseil national de dialogue politique et les présidents des grandes institutions du pays. Parmi eux : celui de l’Assemblée nationale. Ironie du sort, c’est à lui qu’aurait dû incomber la charge de la transition, selon la Constitution.
Officiellement, Haroun Kabadi a refusé de l’assumer. Mais en réalité, il n’en a jamais été véritablement question.
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