Courrier des lecteurs

Publié le 12 août 2008 Lecture : 4 minutes.

Question à 1 dollar zimbabwéen

La formule de résolution des conflits politiques internes « à la kényane », qui est en passe d’accoucher d’un avatar zimbabwéen avant d’essaimer probablement dans toute l’Afrique, semble annonciatrice d’un nouveau cycle politique, comme il y a des cycles climatiques. Il faudra s’y faire. Jusqu’à ce que les docteurs Mabuse de la politique africaine se retrouvent pris dans l’Âil du cyclone qu’ils ont eux-mêmes créé, avec l’apparition de nouveaux sergents Doe ou autres, qui ne les rateront pas. Que restera-t-il, en effet, comme mode de transmission du pouvoir si les élections, en lesquelles les peuples veulent croire depuis que le vent de La Baule s’est levé, ne répondent plus aux espérances de changement ? C’est une question à 1 dollar zimbabwéenÂ
Cyprien Kibangou, Abidjan, Côte d’Ivoire

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Au mépris des Libanais

Il n’y a pas d’ennemis permanents, il n’y a que des intérêts permanents. Pour moi, le fait même que les militaires français aient défilé devant Bachar al-Assad (voir « La prise syrienne », Ce que je crois, J.A. n° 2480) prouve que la devise Liberté, Égalité, Fraternité n’est qu’un vain jeu de mots pour contrôler ceux qui croient à Papa Noël. Nous assistons ici au rejet de l’enquête sur les assassinats multiples qui ont eu lieu au Liban à l’instigation de la Syrie. Certains Libanais ont cru au soutien des Occidentaux pour résister à la répression syrienne, et aujourd’hui ils n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.
Par Opteron, sur le blog de BBY

Discours de Dakar : l’écrit reste

Dans l’interview qui lui est consacrée, (J.A. n° 2478, p. 33), Henri Guaino explique en termes simples et compréhensibles le discours de Dakar (du président français Nicolas Sarkozy), dont il est l’auteur. Je pense que, s’il avait donné à ce discours le sens qu’il lui donne actuellement, l’opinion que se fait de lui l’élite africaine aurait été différente. Autant on peut conseiller à son mentor Sarkozy de surveiller son verbe, autant on peut lui conseiller de maîtriser sa plume. Comme on dit, la parole s’envole mais l’écrit reste. Et, en réalité, c’est peut-être lui qui n’est pas vraiment entré dans l’histoire de l’AfriqueÂ
Modibo Ba, par courriel

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Expulsions intra-africaines

À l’heure où toute l’Afrique doit donner son maximum pour que l’unité africaine se réalise, je suis surpris de voir certains pays africains expulser des frères africains, et cela dans des conditions déplorables. Ce sujet n’est jamais évoqué par aucun chef d’État africain. J’aimerais attirer l’attention de tous les responsables sur ce problème. Et, pour l’amour de Dieu ou de l’Afrique, si l’arrêt de ces expulsions ne peut être obtenu, que chaque expulsé se retrouve au moins dans son pays d’origine, et non dans un pays où il est encore étranger. Si rien n’est fait, l’unité africaine restera longtemps un simple mot sur du papier.
Diallo Aboubakar Cellou, par courriel

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Guinée : l’audit de la discorde

Dans l’article intitulé « L’audit explosif des années Conté » (J.A. n° 2471), le gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) – et à travers lui tout le personnel de cette institution – a été gravement mis en cause.
Il est notamment affirmé que le « gouverneur de la Banque centrale, M. Daouda Bangoura, a importé un 4×4 neuf et 345 ordinateurs dédouanés à 300 000 F G. » Cela est inexact, mensonger et calomnieux. Au moment où l’article a été écrit, le matériel en question était encore en mer. Le gouverneur étant absent de Conakry, le vice-gouverneur a veillé au bon déroulement de tout le processus de dédouanement. La BCRG a ainsi payé 377 216 310 F G pour couvrir les taxes et frais de douane, et non la modique somme avancée par l’article.
En outre, ce dernier insinue que le gouverneur, dont le nom est jeté en pâture à la vindicte populaire, aurait tiré un profit personnel de l’opération, mais aussi que la BCRG obérerait les recettes de l’État. Tout d’abord, il faut rappeler que l’État est le seul détenteur du capital de la BCRG, banque dont il perçoit 50 % des bénéfices. Si les taxes n’avaient pas été réglées (ce qui n’est évidemment pas le cas), les profits de la BCRG auraient augmenté et, partant, les recettes de l’État. Ensuite, il est important de préciser que l’opération d’informatisation de la Banque centrale a été menée de façon exemplaire. Toutes les étapes ont été rigoureusement suivies, y compris l’appel d’offres. Nous adressons donc cette mise au point pour rétablir la vérité dans les colonnes de J.A., dont nous savons le souci de rigueur et de vérité.
Daouda Bangoura, gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée

Réponse : L’article en question concerne un rapport d’audit du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, commandité par le gouvernement de l’ex-Premier ministre Lansana Kouyaté et transmis au début du mois d’avril à Saïdou Diallo, ministre du Contrôle économique et financier, de l’Éthique et de la Transparence. Le passage en question n’est pas le propos de l’auteur de l’article mais est extrait dudit rapport. Sans préjuger de la véracité des faits, J.A. s’est limité à les rapporter, sans aucune volonté d’émettre un quelconque jugement de valeur. Et notre intention n’était nullement de « jeter en pâture à la vindicte populaire » le nom du gouverneur, mais de rendre public un rapport sur la bonne (ou mauvaise) gouvernance de la Guinée.
MBY

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