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Publié le 12 août 2008 Lecture : 4 minutes.

Aucun dirigeant d’une entreprise du secteur public ne figure parmi notre sélection des personnalités les plus influentes de la sphère économique algérienne. Notre choix n’est pas seulement lié aux performances médiocres des sociétés étatiques et aux prestations contestées des administrateurs nommés par des holdings spécialisés pour gérer les capitaux marchands de l’État. Il veut aussi tenir compte de la diversité des secteurs d’activité et de l’ampleur des investissements de l’économie algérienne, ainsi que des ambitions affichées de certains chefs d’entreprise du pays. Nous avons donc privilégié une sélection de patrons dont les groupes innovent et contribuent à augmenter sensiblement la richesse du pays. Si la gent féminine y est rare, sa seule représentante fait partie des 25 femmes les plus influentes des milieux économiques arabes.

Abdelkader Taïeb Ezzraimi
60 ans, PDG du groupe SIM

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L’histoire de cet homme est une success story à l’américaine. En 1990, Ezzraimi acquiert une parcelle de terre dans la Mitidja pour y installer une minoterie. "A l’époque, l’Algérie achetait du blé et le faisait moudre au Maroc. Je m’étais alors juré de remédier à cette situation", explique-t-il aujourd’hui. Dix-huit ans plus tard, la Semoulerie industrielle de la Mitidja (SIM) est devenue un groupe industriel qui pèse des centaines de millions d’euros. Deuxième producteur mondial de couscous après le français Ferrero, la SIM couvre les tiers des besoins de l’Algérie en farine et en semoule et exporte aux quatre coins du monde. A Blida, sa ville de prédilection, Ezzraimi a multiplié les projets immobiliers et fait construire une maison d’accueil pour les femmes victimes du terrorisme.

Ali Haddad
42 ans, PDG du groupe ETRHB Haddad

C’est en 1987 qu’Ali Haddad a lancé son entreprise de travaux publics, alors qu’il venait tout juste de quitter l’université de Tizi-Ouzou, son diplôme d’architecte en poche. Vingt ans plus tard, il est le patron de l’un des plus importants groupes de BTP algériens. Grands travaux routiers, transports, hôtellerie : ETRHB emploie actuellement plus de 500 personnes et des milliers de saisonniers. Il réalise aussi un chiffre d’affaires ?de 100 millions d’euros par an et compte parmi ?ses partenaires les français Vinci et Alstom.

Arezki Idjerouidène
53 ans, patron d’Aigle Azur

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Lorsqu’il quitte l’Algérie, en 1977, pour s’installer en France, ce jeune juriste était loin de se douter qu’il deviendrait, trois décennies plus tard, un influent patron. Il y est parvenu en lançant, en 1983, une société de services logistiques et de transit avant de racheter, en 2001, une compagnie aérienne moribonde : Aigle Azur. Sept ans après ce coup de poker, ses avions desservent l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienneÂÂÂ

Djillali Mehri
70 ans, PDG du Groupe Mehri

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Agroalimentaire, hôtellerie, informatique, audiovisuel : Djillali Mehri est un capitaine d’industrie qui brasse large. Natif de la ville d’El-Oued, dans le Sud algérien, il est aussi le partenaire du géant mondial de l’hôtellerie Accor pour la réalisation de 36 établissements Ibis dans plusieurs régions d’Algérie. Amateur d’art, possédant une prestigieuse collection de tableaux de maîtres orientalistes, Mehri partage sa vie entre sa résidence parisienne et son immense propriété à El-Oued.

Issad Rebrab
64 ans, président du conseil d’administration de Cevital

Il n’est pas peu fier quand il affirme que son groupe, Cevital, est la seule entreprise algérienne privée à disposer du crédit corporate, un statut qui lui permet d’accéder directement aux financements internationaux sans passer par la caution de l’État algérien. « Seul le groupe pétrolier public Sonatrach disposait de ce privilège », se réjouit-il. La réussite de cet ancien comptable tient à son redoutable sens des opportunités économiques. Cevital pèse désormais plusieurs milliards d’euros et domine la filière agroalimentaire algérienne. Issad Rebrab ambitionne un développement à l’international avec, entre autres, des projets industriels en Libye et en Arabie saoudite.

Réda Hamiani
61 ans, Patron des patrons

Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) est le descendant d’une famille miraculée de l’ère socialiste. À la tête d’une entreprise de textiles, les Hamiani ont toujours su résister aux vagues de nationalisations qui ont régulièrement touché les unités industrielles privées lors des deux premières décennies de l’Algérie indépendante. Et c’est tant mieux : les produits Redman (contraction des prénoms Réda et Abderrahmane, deux membres de la fratrie) sont, en effet, particulièrement appréciés des Algériens et ont habillé des générations de cadres et de fonctionnaires. Le savoir-faire de Réda Hamiani lui a valu, en 1994, de devenir ministre des PME-PMI. À la tête du patronat depuis 2006, il participe à tous les débats portant sur l’avenir économique du pays.

Soraya et Abdelwahab Rahim
49 et 56 ans, investisseurs

Ils forment le couple le plus en vue du Tout-Alger. Propriétaires du prestigieux hôtel Hilton implanté à côté de l’aéroport international d’Alger, associés au géant de la grande distribution Carrefour à travers leur groupe Arcofina, ils ont construit une tour d’affaires dans la capitale. Un pôle qu’ils projettent de développer en y ajoutant un centre commercial de standing, une marina, des espaces socioculturels, des parkings et un parc de loisirs. Abdelwahab est également propriétaire d’une florissante entreprise d’assurances (2A). Soraya figure parmi les 25 ­femmes les plus influentes du monde arabe, selon un classement établi en 2007 par le Financial Times.

Famille Hamoud Boualem
Héritiers des limonades Boualem

Pour avoir su conserver le goût de leur boisson préférée et sauvegarder le label Boualem malgré les vicissitudes du temps et les crises à répétition, les Algériens sont pleins de reconnaissance à l’égard des héritiers de Hamoud Boualem, ce limonadier qui a créé, au début du siècle dernier, un soda qui porte son nom. Le breuvage, qui fait la fierté des Algériens, a réussi à résister aux bulles américaines Coca-Cola et Pepsi Cola, tandis que le groupe familial est parvenu, lui, jusqu’à présent, à échapper aux tentatives de rachat et à garder intact le secret de fabrication du breuvage qui a fait sa réputation.

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