Silvio et les Bimbos

Entre le président du Conseil et sa plantureuse épouse, les choses ont tourné à l’aigre. Y compris sur le plan… politique.

Publié le 6 août 2003 Lecture : 3 minutes.

La première fois que Silvio vit Veronica, en 1980, elle jouait dans Le Cocu magnifique, une pièce de boulevard de Fernand Crommelynck. Ses cheveux blonds, ses grands yeux bleus, sa silhouette plantureuse lui plurent : séducteur, il se rendit en coulisse pour lui faire part de son admiration. Silvio n’était alors qu’un homme d’affaires abonné aux succès, marié depuis quinze ans et père de deux enfants.
Veronica, qui faisait ses premiers pas d’actrice, venait de tourner dans un film d’horreur, Unsane, où elle était d’abord éviscérée puis décapitée à la hache par un démon… Douze ans plus tard, Silvio Berlusconi s’est lancé dans la politique pour finir président du Conseil italien. Veronica Lario – Miriam Bartoli de son vrai nom – lui a donné un premier enfant, Barbara, un an et demi avant qu’il ne quitte sa première femme. Puis Eleonora et Luigi sont venus agrandir la famille, le plus souvent installée dans la villa Arcore, superbe demeure du XVIIe siècle située en banlieue de Milan, où le Cavaliere s’est fait bâtir un pharaonique mausolée de marbre.
Mais les histoires d’amour finissent mal, en général. Surtout en Italie. Le 26 juillet dernier, c’est seul que Silvio Berlusconi a répondu à l’invitation de George W. Bush. Seul qu’il s’est rendu dans le ranch de Crawford, au Texas, où le président américain lui a renouvelé ses remerciements pour l’avoir fermement soutenu lors de l’intervention en Irak.
Entre Veronica et Silvio, rien ne va plus. Ni en politique ni en amour. Au mois de février 2003, au plus fort des mouvements pacifistes contre la guerre en Irak version II, Veronica révélait à la revue de gauche MicroMega que son fils cadet, Luigi, 14 ans, pensait que le seul objectif des Américains était de prendre le contrôle des réserves pétrolières irakiennes. Et essayait d’en convaincre son père. Elle-même estimait que les mouvements pacifistes servaient « à éveiller les consciences » et que « s’ils n’existaient pas, ce serait un désert spirituel ». Contrairement à son mari, elle osait s’inquiéter de l’avenir et de la réaction du monde musulman.
Broutilles, direz-vous, la politique n’a guère d’importance quand on parle de « grand amour », comme le fit si bien le Cavaliere dans Une histoire italienne, son autobiographie distribuée à douze millions d’exemplaires. Mais, dans ce domaine aussi, le torchon brûle de longue date. Il y a peu, Silvio Berlusconi recevait à Rome le jeune Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen. Lors de la conférence de presse, et comme il en a la triste habitude, l’Italien dérapa : « Rasmussen est le plus beau Premier ministre d’Europe. Je crois que je vais le présenter à ma femme, parce qu’il est encore plus beau que Cacciari. » Rasmussen n’a rien compris à l’allusion, mais la presse italienne en a fait ses choux gras. Depuis quelque temps, Veronica fréquenterait plutôt assidûment Massimo Cacciari, l’ancien maire de Venise, professeur d’université, philosophe, barbu et marxiste. Si ce dernier nie toute relation avec la femme de Berlusconi, Veronica minaude et joue habilement avec les médias : « Ma fille Barbara s’est inscrite à la faculté de San Raffaele, où enseigne Cacciari. C’est une situation idéale, n’est-ce pas ? » Et puis, son mari est tellement pris par la politique qu’elle ne peut « l’avoir que de temps en temps au téléphone » et « parfois même le voir à la télévision ». D’ailleurs, les mêmes bruits courent à son sujet : il apprécierait sans modération la compagnie de son assistante personnelle et secrétaire, Francesca Romana Impiglia. Une jolie blonde de 21 ans qui n’est pas sans rappeler Veronica plus jeune. Elle l’accompagne même lorsqu’il va se reposer dans sa villa favorite, en Sardaigne, et outre d’incontestables atouts physiques, elle a aussi l’avantage d’être la fille de Vittorio Sgarbi, un proche collaborateur, et de diriger la section jeunes de son parti, Forza Italia. Pendant que, de son côté, Veronica possède Il Foglio, le quotidien à la gloire du Cavaliere… Ah qu’ils sont loin, les amants de Vérone !

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