Retour au dialogue

Publié le 8 août 2003 Lecture : 1 minute.

Le 4 août, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai, le principal parti d’opposition du Zimbabwe, a officiellement proposé une reprise des discussions avec l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), le parti au pouvoir. Quelques jours plus tôt, le 29 juillet, le MDC avait annoncé qu’il ne remettrait plus en question la légitimité du président Mugabe – qui était, jusque-là, le principal point d’achoppement entre les deux camps – si le parti au pouvoir acceptait d’engager des pourparlers. L’opposition zimbabwéenne a rejeté la victoire de Robert Mugabe à l’élection présidentielle de mars 2002 sous le prétexte qu’elle avait été entachée de fraudes, d’intimidations et de violences. Mugabe, de son côté, a toujours affirmé qu’il ne reprendrait les pourparlers avec l’opposition que si celle-ci reconnaissait sa victoire. Voilà qui est fait.
Les pourparlers entre l’opposition et le régime en place à Harare, interrompus depuis la réélection contestée du numéro un zimbabwéen, pourront donc reprendre sous les auspices de l’Église, qui a joué, ces dernières semaines, le rôle de « facilitateur » entre les deux parties. Ces négociations, si elles aboutissent, devraient sortir le pays de trois ans de crise politique et économique aiguë, compliquée d’une réforme agraire désastreuse. À la fin de la première semaine d’août, les protagonistes n’étaient pas encore convenus d’un ordre du jour précis. Mais déjà, les dirigeants du MDC laissaient entendre qu’ils réclameraient comme préalable à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle transparente, des réformes constitutionnelles et électorales. Autre revendication de l’opposition : la fin des procès politiques, la suppression des restrictions, la restauration de l’État de droit et l’arrêt de la torture. Pour le MDC, la restauration urgente des libertés civiques et politiques dans le pays est la seule condition susceptible d’instaurer « une situation dans laquelle pourra se tenir une élection présidentielle dont les résultats ne seront pas contestés et exprimeront la volonté du peuple ». Reste à savoir si le pouvoir accédera à ces demandes.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires