Pérès : « Sharon ne va pas assez vite »

Publié le 18 août 2003 Lecture : 1 minute.

Se voulant, à 80 ans, incurablement optimiste, Shimon Pérès, président intérimaire du Parti travailliste, assure, dans un entretien avec Johann Hari, du quotidien britannique The Independent, qu’Ariel Sharon est, pour l’essentiel, d’accord avec lui.
Ayant discuté de son livre de 1993, The New Middle East, avec le Premier ministre israélien, celui-ci, rapporte-t-il, « accepte fondamentalement mon idée [d’un Israël normalisé à côté d’un État palestinien]… mais il trouve que je suis un peu trop pressé ». Vraiment ? lui demande-t-on : accepte-t-il l’idée d’une confédération régionale des pays du Moyen-Orient sur le modèle de l’Union européenne ? Le partage des ressources en eau ? Une Palestine libre ? « Oui, répond Pérès. Et je lui ai dit que la seule différence entre un politicien et un messie est le délai de réalisation. » Et de préciser : « Je crois que Sharon aimerait en arriver à la paix, mais à sa paix. Avec sa propre feuille de route. Mais j’en doute. Il pense que je vais trop vite, je crois qu’il va trop lentement. »
Puis, retrouvant plus de lucidité, Shimon Pérès critique l’édification en Cisjordanie du « mur de sécurité » : « Politiquement, je ne suis par enthousiaste. Militairement, l’armée dit que c’est OK. Mais si c’est une barrière militaire, alors son tracé pose un problème. Elle ne suit pas les frontières de 1967 et empiète sur les terres palestiniennes. Elle cesse alors d’être une clôture de sécurité pour devenir une clôture politique. Personne ne veut admettre que c’est un tracé politique. Mais le résultat est politique, même si ce n’est pas intentionnel.

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