[Série] Barrage de la Renaissance : l’intervention militaire, dernière option pour Sissi ? (3/4)

« Le barrage de la discorde » (3/4). L’Égypte envisage de plus en plus sérieusement une opération militaire contre l’Éthiopie pour le contrôle des eaux du Nil. Une question de survie politique pour son président.

Le président égyptien Al-Sissi au palais présidentiel du Caire, en 2015 © KHALED DESOUKI/AFP

Le président égyptien Al-Sissi au palais présidentiel du Caire, en 2015 © KHALED DESOUKI/AFP

Publié le 30 avril 2021 Lecture : 5 minutes.

C’est le sujet qui monopolise les conversations dans les rues égyptiennes : la perspective d’un conflit pour sauver l’accès à l’eau du Nil et ce qu’il reste de la réputation du pays. Sur les réseaux sociaux, nombre d’internautes partagent une image du dieu Anubis, maître du domaine des morts, accompagnée de cette légende : « Si le niveau du fleuve chute, envoyez tous les soldats du pharaon et ne les laissez pas revenir avant la libération du Nil ».

Ces dernières semaines, la tension a encore grandi à mesure que se précisait le sentiment d’urgence : il ne reste plus que deux mois avant le lancement par l’Éthiopie de la deuxième phase du remplissage du Barrage de la Renaissance. Deux mois pour trouver un accord après dix ans de tergiversations.

« Ligne rouge »

Cette accélération du calendrier explique aussi le ton de plus en plus dur employé par le chef de l’État, Abdel Fattah al-Sissi, qui multiplie avertissements et menaces à destination de l’Éthiopie, mais aussi de la communauté internationale. « L’eau de l’Égypte est une ligne rouge », a-t-il plusieurs fois prévenu, assurant que du côté du Caire, « toutes les options sont sur la table » si les différentes parties n’aboutissent pas rapidement à « un accord contraignant ».

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