Messages reçus

Publié le 8 août 2003 Lecture : 2 minutes.

Dimanche 3 août 2003. La chaîne libano-saoudienne Al-Arabiya diffuse l’enregistrement sonore d’un message d’Aymen el-Zawahiri, menaçant de s’en prendre aux États-Unis si Washington maintient son projet, annoncé quelques jours auparavant par George W. Bush, de juger les « séquestrés » de Guantánamo. Les menaces proférées par le numéro deux d’el-Qaïda provoquent une réaction immédiate de l’administration américaine : le ministre de la Justice John Ashcroft assure que la lutte antiterroriste se poursuivra et appelle ses concitoyens à une vigilance de tous les instants.
Mardi 5 août 2003. Un camion bourré d’explosifs est activé par un kamikaze face à l’hôtel Marriott, dans le quartier des affaires de Djakarta, capitale de l’Indonésie. L’établissement appartient à un groupe américain. De plus, le procès des islamistes impliqués dans l’attentat de Bali, en octobre 2002, devait s’ouvrir le 11 août. Le lien entre la diffusion du message de Zawahiri et l’explosion du camion piégé à Djakarta ne fait pas l’ombre d’un doute. L’opération de Bali avait été précédée d’un message similaire diffusé alors par la chaîne qatarie Al-Jazira. Et c’est dans cette région que Zawahiri avait été localisé quelques semaines avant les attaques du 11 septembre. C’était en juin 2001. L’ascendant de l’Égyptien sur la Jemaa Islamiya, groupe indonésien commanditaire présumé de l’attentat de Bali, et sans doute de celui de Djakarta, est un secret de polichinelle.

Cette manière de transmettre des instructions est devenue la particularité des deux guerres de ce début de millénaire. Avant Zawahiri, il y a eu, bien sûr, Oussama Ben Laden, ainsi que Souleymane Abou Ghaith, porte-parole koweïtien d’el-Qaïda. Saddam Hussein a, lui aussi, opté pour ce mode de communication. Quant au mollah Omar, autre fugitif traqué par l’ensemble des services américains, il ne semble pas apprécier les « bienfaits » de la technologie moderne. Ses nombreuses fatwas sont affichées sur les murs des villes afghanes de Khost, Spin Boldak ou encore Baghram, au nez et à la barbe des GI’s. Les « placards publicitaires » du mollah Omar ornent également les murs de Peshawar et ceux de Quetta, deux villes pakistanaises proches de la frontière afghane. Rustique ? Peut-être, mais efficace. Filmés, sonores ou écrits, ces messages sont autant de pieds de nez à la toute-puissance technologique de l’Amérique.

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