Médiation malienne
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L’affaire des touristes européens kidnappés dans le Sahara algérien entre la mifévrier et la mi-mars est désormais aux mains des autorités maliennes. Depuis que les ravisseurs et leurs quatorze otages ont passé la frontière algéro-malienne, à la fin de juillet, l’Algérie a déclaré, par la voix de son ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni, n’avoir aucune autorité pour intervenir sur le sol malien. « Certes, nous ne pouvons nous en laver les mains maintenant que les otages sont au Mali, mais, pour l’heure, nous ne pouvons plus rien faire », explique un officiel algérien. Après un coup de filet des militaires algériens, le 14 mai, dix-sept des trente-deux touristes avaient été libérés et sont rentrés sains et saufs dans leurs pays. Neuf ravisseurs avaient été tués, ainsi que deux militaires algériens. Depuis, l’autre groupe de kidnappeurs refuse tout contact avec Alger.
Privilégiant la manière forte, les Algériens se sont mis à dos les autorités allemandes, très impliquées dans le processus de négociations, puisqu’il restait encore neuf Allemands en captivité, après que l’une d’entre eux eut décédé, à la fin de juillet, très probablement des suites d’une insolation. Elle aurait été enterrée dans le Sahara algérien.
Joshka Fischer, le ministre allemand des Affaires étrangères, a même fait le voyage jusqu’à Alger pour convaincre le président Bouteflika de renoncer à une intervention musclée. Le président algérien annoncera même devant le Parlement européen, fin juin, qu’il est prêt à laisser une porte de sortie aux ravisseurs pour que la vie des otages soit préservée. Du coup, le passage des ravisseurs au Mali semble arranger tout le monde.
Bamako, sans reconnaître immédiatement la présence du groupe sur son territoire, a néanmoins nommé, à la demande des ravisseurs, un négociateur, Iyad Ag Agaly, un ancien chef rebelle touareg qui connaît parfaitement le nord du pays.
Dans une vidéocassette manifestement tournée le 20 juillet, non loin du massif de l’Adrar des Iforas, au Mali, et communiquée aux Maliens et aux Allemands au début d’août, les ravisseurs ont montré que leurs otages étaient encore en vie, et auraient demandé une rançon de 4,6 millions d’euros par personne, montant qui n’a pas été confirmé par les autorités maliennes.
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