Ecofac : l’oasis de la Lopé

Publié le 6 août 2003 Lecture : 2 minutes.

Depuis août 1992, treize parcs nationaux ont été créés au Gabon. Couvrant une superficie de 30 000 km2, soit 10 % du territoire, ils sont administrés dans le strict respect des conventions internationales de protection de la biodiversité, promulguées au cours de ces dix dernières années. Et répondent à une préoccupation de plus en plus répandue : que l’exploitation des ressources forestières ne se fasse pas au détriment de la faune et de la flore.

Le Gabon comptait jusqu’à cette date trois aires protégées, dont celle de la Lopé, vaste étendue de 5 300 km2 créée en 1946 dans le centre du pays. Depuis onze ans, la Lopé est gérée en partenariat avec le programme Ecofac (Conservation et utilisation rationnelle des écosystèmes forestiers en Afrique centrale), un protocole financé par l’Union européenne. Le Britannique Conrad Aveling, qui dirigeait l’équipe d’Ecofac au Gabon jusqu’au mois de juillet, tire un bilan plutôt positif de ces onze années : « Nous avons constaté un grand changement d’attitude de la part des forestiers, qui ne se montraient que peu concernés par les notions d’aménagement des aires ou de gestion durable des ressources. » Il ne fut pourtant pas simple de concilier les intérêts économiques des uns – opérateurs forestiers et l’État – avec les préoccupations environnementales des autres – ONG et bailleurs de fonds. Aujourd’hui encore, certains forestiers n’hésitent pas à exploiter des concessions au sein même de la réserve. « Cela provoque des tensions avec les opérateurs », confirme Conrad Aveling. Il estime toutefois avoir bénéficié du soutien de l’État, « même s’il subsiste encore un écart important entre les discours et les actes ».

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Afin d’assurer la santé financière du parc de la Lopé, Ecofac tente de développer l’écotourisme. Une forme de réponse économiquement viable à l’exploitation des ressources naturelles. Pour attirer les visiteurs, le programme travaille sur l’introduction d’espèces animalières comme les gorilles et autres picathartes (petit oiseau très rare).

Depuis 1992, l’Union européenne a dépensé 60 millions d’euros dans ce projet de développement des aires protégées en Afrique centrale. En espérant qu’elles ne deviennent pas l’arbre qui cache la déforestation.

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