De la science à la science-fiction

Publié le 6 août 2003 Lecture : 1 minute.

Mais où s’arrêtera la télémédecine ? On peut se poser la question face l’évolution rapide des nouvelles technologies chirurgicales. Après l’avènement de la laparoscopie (ou chirurgie mini-invasive, grâce à l’introduction d’une caméra au niveau de l’abdomen ou du thorax), à la fin des années 1980, et de la chirurgie assistée par ordinateur, au milieu des années 1990, le Pr Marescaux, de l’Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif de Strasbourg (Ircad), a réalisé, en septembre 2001, l’« opération Lindbergh » : il a pu, depuis New York, opérer la vésicule biliaire d’une patiente qui se trouvait à Strasbourg. Le défi technologique de cette forme évoluée de téléchirurgie est considérable : il nécessite des liaisons à très haut débit, sûres et rapides, afin d’éviter tout décalage de temps entre le geste médical et sa reproduction, à plusieurs milliers de kilomètres de distance.
Mais les « limites » de la télémédecine sont loin d’être atteintes. Il est déjà possible, en chirurgie hépatique, de reconstituer en trois dimensions le foie d’un patient en moins de cinq minutes, avant de l’opérer à partir d’un scanner. Des améliorations sur la qualité des images médicales (par exemple, la représentation des saignements) et sur la simulation d’interventions chirurgicales sont aujourd’hui en cours d’études. C’est l’objectif du projet Virtual-Surg (Virtual Reality for Tumor Analysis and Liver Surgery) de l’Ircad, qui, grâce au développement des outils de reconstruction en trois dimensions, permet déjà de détecter des tumeurs de petite taille.
Autant de chantiers qui, comme le remarque le Pr Marescaux, projettent la chirurgie « de l’ère industrielle à l’ère de l’information ». n

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