Agriculture : La Sodato, une expérience à suivre…

Publié le 6 août 2003 Lecture : 2 minutes.

Le Gabon était autrefois un pays de cueillette et de chasse. Terre « bénie des dieux », il s’est mis à vivre des rentes pétrolières et forestières. Résultat du désengagement de l’État : la filière agricole s’est trouvée désorganisée, marginalisée au point de ne plus représenter, en 2002, que 4 % du Produit intérieur brut (PIB) – élevage et pêche inclus. Le Gabon en est aujourd’hui réduit à devoir importer pour satisfaire 60 % de ses besoins alimentaires, soit une facture d’environ 300 milliards de F CFA (457 millions d’euros). Le phénomène s’est accompagné d’un important exode rural, qui a provoqué une pénurie de main-d’oeuvre. Un timide retour à la terre est pourtant constaté depuis peu, surtout de la part des fonctionnaires qui quittent Libreville le week-end pour entretenir leur lopin et se constituer ainsi un complément de retraite. Cette production vient s’ajouter aux cultures vivrières et maraîchères en périphérie des agglomérations. Malgré cela, l’offre locale reste bien inférieure à la demande.
C’est ce qui a incité Soleman Idd, directeur général de la Société de développement agro-touristique de l’Ogooué (Sodato), à se lancer dans la production agricole avec l’aide d’investisseurs privés gabonais. Implantée depuis 2000 près de Franceville, dans la province du Haut-Ogooué, la société a d’abord dû mener diverses expérimentations sur les terres que lui avait octroyées l’État. « Avec des résultats qui ont dépassé toutes nos prévisions », s’enthousiasme le patron de la Sodato. Plus d’une vingtaine de variétés de riz ont été testées, mais aussi des pommes de terre, des poivrons, des haricots verts et du maïs. Disposant de quelque 120 hectares, dont 23 actuellement irrigués, la Sodato va étendre la technique du goutte-à-goutte à la majeure partie de son exploitation et a déposé un dossier à la Banque africaine de développement (BAD) pour financer la valorisation de 500 ha ainsi que la construction d’installations de stockage et de conditionnement. Le tout pour un montant de 4,6 millions d’euros.
Reste que, pour des raisons de coûts de transport aérien et ferroviaire, l’entreprise est aujourd’hui confrontée à un problème d’évacuation de ses productions. « D’ici au mois d’octobre, nous devrions être en mesure de proposer quelques produits sur Libreville », déclare Soleman Idd, qui espère bien pouvoir exporter avant la fin de l’année.

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