Tunisie : grand chambardement en vue chez Ennahdha

Élection d’un président, restructuration à tous les étages, démocratie interne ou encore concrétisation de sa ligne économique… Ennahdha devrait enfin organiser son onzième congrès d’ici fin décembre. Le tout sur fond de crise nationale.

Le leader du parti islamiste Ennahdha, Rachid Ghannouchi, prononce un discours devant ses partisans le 14 avril 2018 à Tunis. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Le leader du parti islamiste Ennahdha, Rachid Ghannouchi, prononce un discours devant ses partisans le 14 avril 2018 à Tunis. © Hassene Dridi/AP/SIPA

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Publié le 5 mai 2021 Lecture : 8 minutes.

Le onzième congrès d’Ennahdha devrait enfin avoir lieu avec plus d’un an et demi de retard. Réuni fin avril, son conseil de la Choura (organe consultatif composé de 150 dignitaires du parti) a décidé que ce grand raout se tiendrait d’ici la fin de l’année.

A priori, les statuts du parti imposent qu’il ait lieu avant mai 2020, mais les dissensions, rapports de force internes et calculs politiques en ont décidé autrement, avant que la pandémie de coronavirus ne s’invite à son tour dans l’équation. Or, pour ses cadres, c’en est trop : des réformes sont nécessaires et le temps presse. Seulement, le contexte sanitaire pourrait encore compromettre ce projet, ou redessiner ses contours. Habituellement ouverts à tous les membres, les Congrès du parti réunissent fréquemment autour d’un millier de personnes.

Depuis le tournant de la dixième édition (en 2016) marquée par sa mue en parti « civil », la formation islamiste se dit désormais « musulmane démocrate » – comprendre conservatrice et non prosélytique –, se référant à l’exemple de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU). Reste à concrétiser ces aspirations. D’autres problèmes, longtemps larvés, s’invitent désormais avec plus d’acuité dans les débats, face à des enjeux – partisans et nationaux – majeurs. Deux comités (l’un organisationnel, l’autre chargé des contenus) comptant chacun une vingtaine de personnes sont en place pour le préparer. Il est censé aboutir au renouvellement des deux tiers de la Choura, mais aussi au remplacement d’un président de plus en plus contesté.

• Succession à la présidence

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