Ousmane Mamoudou Kane : « La Mauritanie doit créer des emplois de qualité, pas de berger ! »
Grâce aux réformes, le ministre des Affaires économiques entend attirer les investisseurs privés et assurer une croissance supérieure à 3 % en 2021.
Ghazouani face au cas Aziz
Alors que les relations avec son prédécesseur, Mohamed Ould Abdelaziz, se sont considérablement dégradées, le chef de l’État doit répondre à l’impatience de ses concitoyens, tant sur le plan du dialogue politique que sur celui de la crise économique, amplifiée par la pandémie de Covid.
La crise sanitaire n’est pas terminée, mais l’activité économique reprend en Mauritanie. La hausse du cours du fer a contribué à doubler les bénéfices 2020 de la Société nationale industrielle et minière (Snim) pour les porter à 500 millions d’euros.
Les cours élevés de l’or ont dopé la production du métal précieux et les rentrées de devises dans les caisses de la Banque centrale, qui dispose d’un matelas de près de 1,5 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros environ).
Polytechnicien, tour à tour patron de la Snim, gouverneur de la Banque centrale, vice-président de la Banque africaine de développement, aujourd’hui ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, Ousmane Mamoudou Kane entend renforcer cette reprise, qui semble pouvoir dépasser les 3 % de croissance cette année.
Pour créer davantage d’emploi, il mise sur les investissements privés et entend les attirer en priorité dans le secteur agro-pastoral.
Jeune Afrique : Quel a été l’impact de la pandémie sur votre économie ?
Ousmane Mamoudou Kane : Comme ailleurs, la pandémie a eu un effet très négatif. Nous avions espéré pour 2020 une croissance supérieure à + 6 %. En août, nous redoutions une récession de – 3,2 %. La chute s’est limitée à – 2,2 %.
Le secteur le plus touché a été la pêche, en raison du confinement qui a paralysé l’activité des pêcheurs, mais aussi en raison de la chute de la demande asiatique et européenne. Les services aussi ont souffert, notamment à cause de l’interdiction des transports entre les régions et du couvre-feu tôt dans la journée. En revanche, la bonne tenue de la production et des cours du fer et de l’or ont permis d’amortir la chute.
Le système médical a été mis sous stress, mais il a tenu puisque le triste bilan est inférieur à 500 décès, après plus d’un an de pandémie. Notre économie repart. L’activité minière est relancée. L’agriculture a bénéficié d’une bonne pluviométrie. Malgré le tourisme toujours en panne et la difficulté à prédire les récoltes, nous espérons en 2021 une croissance comprise entre 3 % et 4 %.
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Ghazouani face au cas Aziz
Alors que les relations avec son prédécesseur, Mohamed Ould Abdelaziz, se sont considérablement dégradées, le chef de l’État doit répondre à l’impatience de ses concitoyens, tant sur le plan du dialogue politique que sur celui de la crise économique, amplifiée par la pandémie de Covid.
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