Coup d’envoi du Tunis Financial Harbour
Le chantier de Tunis Financial Harbour, le projet à 3 milliards de dollars financé par la banque bahreinie Gulf Finance House, est relancé.
C’est l’un de ces méga projets dont on ne savait s’ils étaient enterrés définitivement ou seulement mis en pause. Finalement le coup d’envoi a été donné il y a une semaine pour les débuts du chantier du Tunis Financial Harbour. C’est en 2009 que les autorités tunisiennes avaient signé avec l’investisseur principal, la banque d’affaires islamique bahreinie Gulf Finance House, l’accord pour l’édification d’un gigantesque hub financier à Raoued, 25 km au nord de la capitale.
Sur cette partie de littoral, un immense complexe doit voir le jour : 523 hectares qui abriteront bureaux mais aussi espaces de loisirs, habitations, hôtellerie et restaurants. Avec un port de plaisance, un golf, une clinique privée et un centre commercial. La valeur de cet ensemble, qui fonctionnera selon le régime offshore, est estimé à 3 milliards de dollars. Ses promoteurs espèrent qu’il générera jusqu’à 16 000 emplois.
Zied Jouini, directeur général adjoint de Tunisbay, explique le retard pris par le projet : « La crise financière de 2008 a freiné les investisseurs du Golfe, la révolution en Tunisie et ses suites sont un autre facteur. » Les dernières autorisations ont été obtenues fin 2012. « C’est un projet qui implique beaucoup d’intervenants », poursuit-il.
Travaux
Avec l’adoption de la Constitution, la période est aussi jugée favorable pour le lancement du chantier. Le promoteur table sur les premières ouvertures (le centre commercial – le plus grand d’Afrique du Nord avec ses 100 000 mètres carrés – et le golf de 18 trous ) d’ici à trois ans pour attirer graduellement une clientèle huppée, tunisienne et internationale.
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Sélectionné pour la première phase, le groupe tunisien Soroubat a un an pour réaliser les travaux préparatoires : « Protection de la zone contre les inondations, aménagement des routes d’accès, travaux préparatoires, détaille Noureddine Hachicha, PDG du groupe de BTP. Mais nous espérons être commissionnés aussi pour la suite du projet. » Selon le dirigeant, cette première phase du TFH devrait entraîner la création de 300 à 400 emplois directs et jusqu’à 300 emplois indirects.
Finance islamique
« Politiquement c’est un signal pour les investisseurs du Golfe, d’Europe et de la Tunisie », s’enthousiasme Nourredine Hachicha. Pilotée par une banque islamique, le hub pourrait aussi contribuer à développer ce secteur encore embryonnaire en Tunisie, à l’image d’un autre projet du même investisseur, le Bahrein Financial Harbour. Ici, à Tunis, on ne s’interdit pas d’y penser, même si « développer la finance islamique suppose d’avoir une réglementation adaptée, ce n’est pas le cas pour l’instant en Tunisie, et le réseau d’établissements de finance islamique dans lequel est censée opérer une telle structure n’existe pas ici », reconnaît Zied Jouini.
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