Côte d’Ivoire : retour d’exilés pro-Gbagbo

Des partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, dont sa soeur cadette Jeannette Koudou, sont rentrés en Côte d’Ivoire après dix ans d’exil, au moment où était annoncée la libération d’une centaine de prisonniers accusés de violences liées à la présidentielle de 2020.

La soeur cadette de Laurent Gbagbo, Jeannette Koudou, répond aux journalistes à l’occasion de son retour au pays après dix ans d’exil, le 30 avril 2021 à Abidjan. © SIA KAMBOU/AFP

La soeur cadette de Laurent Gbagbo, Jeannette Koudou, répond aux journalistes à l’occasion de son retour au pays après dix ans d’exil, le 30 avril 2021 à Abidjan. © SIA KAMBOU/AFP

Publié le 30 avril 2021 Lecture : 2 minutes.

Un pro-Gbagbo pose à côté d’un portrait de l’ancien président ivoirien, au siège du FPI, le 17 juin 2021. © REUTERS/Luc Gnago
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Laurent Gbagbo : l’heure du retour

Dix ans après son arrestation et trois mois après son acquittement par la CPI, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo rentre ce 17 juin Abidjan. Tout nos articles sur ce retour historique, aussi attendu par certains que redouté par d’autres.

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Six partisans de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dont d’anciens cadres de son parti, ont atterri vendredi à Abidjan en provenance du Ghana sous la houlette du Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), en accord avec le gouvernement ivoirien, au nom de la « réconciliation nationale ».

Les exilés, parmi lesquels figurent l’ancien ministre du Budget, Justin Katinan Koné, et la soeur cadette de Laurent Gbagbo, Jeannette Koudou, ont été accueillis à l’aéroport par plusieurs dizaines de militants, maintenus à bonne distance par la police, ainsi que les journalistes. « Je suis sereine, j’ai le cœur réjoui », a déclaré Jeannette Koudou lors d’une conférence de presse, se disant « pleine de reconnaissance » pour ses « camarades » du Front populaire ivoirien (FPI) créé par son frère.

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Retour attendu de Laurent Gbagbo

Parmi les exilés de retour, figure aussi Damana Pickass, qui s’était rendu célèbre en arrachant des mains d’un membre de la commission électorale des résultats par région qu’il était en train de lire en direct à la télévision et qui allaient donner vainqueur Alassane Ouattara face à Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2010.

Le retour des exilés précède celui attendu de Laurent Gbagbo lui-même, après son acquittement le 31 mars par la justice internationale de crimes contre l’humanité commis pendant cette crise. Début avril, le président Ouattara a annoncé que Laurent Gbagbo était libre de rentrer en Côte d’Ivoire – depuis Bruxelles où il vit actuellement – quand il le souhaitait, mais aucune date n’a encore été arrêtée. Des discussions sont en cours entre le gouvernement et le FPI pour fixer les modalités et la date de ce retour.

Disant éprouver un « sentiment de joie après dix ans loin de la mère patrie, dix ans loin de l’affection familiale », Damana Pickass a affirmé être rentré pour préparer, à sa demande, le retour de l’ex-président, « pour mobiliser autour du discours de la réconciliation et du rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire ».

Libération de « prisonniers politiques »

Au moment où rentraient les exilés du Ghana, Richard Adou, procureur d’Abidjan, a annoncé à la presse la libération d’une centaine de personnes que l’opposition appelle des « prisonniers politiques », incarcérées pour leur rôle présumé dans les violences liées à la dernière présidentielle.

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« Les juges d’instruction ont ordonné les 28 et 29 avril la mise en liberté provisoire ou sous contrôle judiciaire d’une centaine d’inculpés », a déclaré le procureur. « À ce jour, 102 personnes pour lesquelles les investigations se poursuivent restent détenues », a-t-il ajouté, précisant toutefois qu’elles pourraient bénéficier d’une libération provisoire ou sous contrôle judiciaire.

Parmi les personnes libérées, Pulchérie Gbalet, une figure de la société civile ivoirienne, a appelé vendredi à « une véritable réconciliation » nationale, deux jours après être sortie de prison où elle vient de passer huit mois, notamment pour « incitation à la révolte ». Elle a espéré que le troisième mandat du président Alassane Ouattara contre lequel elle s’est battue et « qui a fait tant de victimes, sera celui de la vraie réconciliation, sans ruse et sans faux fuyant ».

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