Temasek lance une OPA sur Olam
Le fonds souverain singapourien Temasek et les managers d’Olam entendent contrôler le groupe agro-industriel à 100%. Leur offre le valorise à 4,3 milliards de dollars
Un consortium mené par le fonds souverain singapourien Temasek Holdings a fait une offre de 2 milliards de dollars singapouriens pour racheter les actions minoritaires et prendre le contrôle total de l’entreprise spécialisée dans le négoce de matières premières et dans l’agro-industrie. Cette offre en cash intervient plus d’un an après l’attaque du Muddy Waters contre Olam. Le hedge fund avait mis en cause les pratiques comptables du groupe singapourien.
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Sans doute pour protéger ce fleuron né en Afrique, un consortium mené par Breedens Investments, une filiale détenue à 100% par Temasek, a annoncé le 14 mars offrir 2,23 dollars singapouriens pour les 47,5% du capital qu’il ne détient pas encore. L’offre valorise la société à 5,44 milliards de dollars singapouriens, soit 4,3 milliards de dollars.
Actionnaires de long-terme
Le consortium est composé de Breedens et Aranda (deux structures détenues par Temasek), qui détenaient déjà 24,6% du capital de la famille fondatrice d’Olam (via le groupe Kewalram Chanrai, 20,2%) et de plusieurs membres du comité exécutif dont Sunny Verghese, l’actuel patron d’Olam.
« Les membres de notre consortium sont tous des actionnaires à long terme d’Olam. Nous avons investi dans Olam depuis des années et nous partageons la même philosophie en ce qui concerne la nécessité d’investir et de développer l’entreprise sur le long terme », a souligné David Heng, directeur de Breedens, dans un communiqué.
ADN africain
Olam a été fondé en 1989 au Nigeria par le groupe d’origine indienne Kewalram Chanrai. Il s’est installé à Singapour en 1995. Il opère aujourd’hui dans le négoce de cacao, de café, de noix de cajou, de sésame et de riz dans 65 pays et à destination de près de 14 000 clients. Ces dernières années, il a décidé d’être présent sur toute la chaîne de valeur agricole et s’est développé des plantations jusqu’aux produits alimentaires.
Le groupe génère 22,9% de ses revenus (année 2012-2013) en Afrique, soit 4,7 milliards de dollars. Il y emploie plus de 9000 personnes dans 25 pays de l’Algérie à Madagascar. Olam, qui a des projets importants au Gabon, est également actionnaire du géant agro-industriel ivoirien (huile de palme, caoutchouc, sucre) Sifca.
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