Ce qui fait mourir – et tuer – les terroristes
Publié le 11 juillet 2005 Lecture : 1 minute.
Dans L’Énigme Al-Qaïda (JC Lattès), une enquête fouillée et rigoureuse, les deux auteurs, Alain Bauer et Xavier Raufer, se penchent sur la préhistoire et l’histoire du mouvement terroriste sur lequel on écrit souvent tout et n’importe quoi. Ils évoquent les motivations des partisans du djihad : « Trente ans durant, deux cents millions d’Arabes se sont vus défiés par moins de quatre millions d’Israéliens. »
Le chapitre porte sur le « creuset du djihad afghan » mais les choses n’ont à cet égard guère changé :
« Ce qui tourbillonne alors dans l’esprit de millions d’Arabes – jeunes ou vieux – tient à la fois de la frustration, de l’angoisse, de la rage et du désespoir : notre monde (connu, balisé, plus ou moins stable) est devenu fou… Les repères ont volé en éclats et les traditions sont piétinées… la confusion et le chaos règnent – et profitent toujours aux mêmes… De monstrueuses injustices sont commises à notre égard, occupations violentes impunies, néocolonialisme… Pourquoi ? Seule explication possible : l’apocalypse approche… Elle débute peut-être. En pareil cas, les solutions habituelles, les remèdes ordinaires – politique, négociation, dialogue – perdent toute validité. Ils sont risibles, voire grotesques – éteint-on un immense incendie avec un verre d’eau ? Seule la foi, seule la religion qui lança jadis les Arabes à la conquête du monde sont à la mesure de l’enjeu. Ainsi, ce qui débute, c’est un conflit d’ampleur cosmique entre le bien et le mal… Une guerre contre Satan.
« Parvenu à ce point, l’individu ou le groupe, à l’instant même encore torturé, anxieux retrouve soudain son calme intérieur. Le manichéisme a opéré ; toute nuance s’abolit en lui, entre le noir et le blanc : dans son esprit (singulier ou collectif) désormais apaisé, le chaos est maintenant sans mystère. Le monde retrouve un sens. La lumière revient. Grâce à Dieu, l’espoir renaît. »
