Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 11 juin 2007 Lecture : 6 minutes.

Israël, otage du lobby juif
– J’ai lu avec intérêt l’article « Israël, l’Amérique et l’Aipac » (J.A. n° 2419) qui dénonce « la lourde influence de l’Aipac » sur la politique américaine. Le lobby juif et la diaspora se comportent vis-à-vis d’Israël de manière égoïste. Ceux qui souffrent de l’absence de paix, ce sont les Juifs d’Israël et non ceux de la diaspora qui vivent paisiblement aux États-Unis, en France ou en Suisse. Le lobby juif américain souffle sur les braises et pousse l’Amérique et l’État hébreu à guerroyer (guerre du Liban, guerre d’Irak et peut-être guerre contre l’Iran) au lieu de plaider pour la paix et d’entamer de vraies discussions avec le monde arabe. La sagesse viendra des Juifs d’Israël. Il ne faut pas que la force de l’argent du lobby juif serve à maintenir le peuple israélien en otage et à influencer ses choix pour la paix. Le peuple israélien doit se démarquer de sa diaspora très riche et très puissante.
Dolède Fantar, Montrouge, France

Pour Sarkozy, l’Afrique ne pèse pas lourd
– L’Afrique n’a pas grand-chose à attendre de la France. Sarkozy trouve une situation chaotique : endettement record, déficit budgétaire grave, chômage de masse, Union européenne bloquée… Il se consacrera presque exclusivement au problème du chômage et des déficits français pour s’assurer un deuxième mandat. Pour la croissance de l’économie française, l’Afrique est peu de chose, car les créneaux du progrès français sont dans l’industrie de pointe : Airbus, TVG, construction de centrales nucléaires. Concernant l’énergie, la défense stratégique et la mondialisation qui sont considérées comme les défis de l’heure, l’Afrique subsaharienne est en marge. Mal intégrée dans la mondialisation, elle la subit en n’étant qu’un simple réservoir de matières premières. L’énergie de demain étant le gaz, l’Afrique subsaharienne n’a pas de réserves stratégiques importantes.
Marrion K., Pointe-Noire, Congo

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Calixthe Beyala : immoral
– C’est avec stupéfaction et indignation que j’ai lu « J’ai vu naître le roman de Calixthe Beyala » de Michael Tobias (J.A. n° 2418). On apprend que la romancière s’est prise d’un amour « fou », « pur », « passionnel », « heureux » pour un célèbre animateur télé blanc. Je rêve ou quoi ? Elle a aimé un homme marié, aimé par sa femme au point qu’elle a menacé de se suicider ! Chère Calixthe, pour votre amant, cette relation porte un nom : c’est la trahison conjugale, condamnable par la morale et par la loi. Et pour vous-même, cette relation révèle votre égoïsme et votre côté vamp et briseuse de ménage. Votre comportement a été malsain, méchant, immoral et pas humain pour un sou. Je trouve impudique d’étaler sa vie sentimentale sur la scène publique et d’en faire un roman d’une histoire vraie « devenue une fiction ». Pour moi, ce roman c’est l’éloge de l’infidélité. Décevant !
Samir Doghri, El Mourouj, Tunisie

Kadhafi et les Fatimides
– J’ai lu, non sans un certain amusement, votre article sur les « divagations » du « Guide » de la révolution libyenne (J.A. n° 2416). Son projet utopique de faire revivre l’empire médiéval des Fatimides d’obédience chiite est une provocation à peine déguisée à l’égard de l’Arabie saoudite qui est soupçonnée de vouloir instrumentaliser un antagonisme confessionnel entre les deux grandes tendances de l’islam au profit de la politique américaine. Ou bien, c’est une manière d’expliquer la sympathie pro-iranienne des Maghrébins et leur aversion à l’égard de l’alliance des pays arabes dits « modérés ». Peut-être un peu des deux.
Le leader libyen a peut-être raison de dire que les sunnites maghrébins sont des chiites qui s’ignorent. Malgré tout, il demeure l’un des rares personnages politiques à évoquer l’histoire lointaine dans un monde marqué par l’instantané. D’autres semblent avoir tout oublié de ce qui se passait avant un certain 11 septembre 2001.
Wouicem Chekkat, Gao, Mali

Bravo à la Côte d’Ivoire !
– Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont réussi à mettre du miel dans leurs relations, et c’est une excellente option pour la sauvegarde des intérêts moraux de la nation ivoirienne. Ce rapprochement constitue un progrès pour la construction d’une nation prospère. Nous, Sénégalais, nous aimons et respectons nos parents ivoiriens surtout que, sportivement parlant, ils ont du métier, à l’image de Didier Drogba, véritable patrimoine continental. Aujourd’hui, tout semble baigner dans le lait de la tendresse humaine. C’est le moment de féliciter et d’encourager la Côte d’Ivoire. L’Afrique doit montrer l’exemple. C’est un « continent mémoire » qui a donné d’illustres cerveaux comme « Père Houphouët » ou « le poète Senghor ». Vive la Côte d’Ivoire !
Djibril Albert N’Diaye, ?île de Gorée, Sénégal

Voter coûte que coûte
– Le processus électoral est un passage pour le développement de toute nation. Mais pour le citoyen lambda, le jeu électoral est une source d’enrichissement des politiciens. Quand un président de la République est candidat à sa propre succession, l’appareil d’État se met à sa disposition pour tirer lamentablement sa locomotive mortuaire vers la victoire. L’organisation des élections est assimilable à un investissement sociopolitique. Au moment du jeu électoral, les partis politiques ne cessent de lancer des diatribes pour camoufler leur incapacité à proposer un véritable programme de développement de la nation. Bien souvent, pour le citoyen malien, participer à ce jeu « mafieux » est une perte de temps. Citoyens du peuple, malgré vos bonnes raisons, allez voter pour ne pas subir.
Mohamed-Lamine Makalou, Bamako, Mali

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Unis dans la Cemac
– Merci à Jeune Afrique pour la qualité de l’information diffusée. Le titre de la couverture du J.A. n° 2420 « Où va l’Afrique centrale ? » a attiré toute mon attention d’afro-optimiste. En tant que ressortissant de la Cemac, j’ai été déçu par le contenu de votre enquête. La manière dont la libre circulation peine à se mettre en place et la haine viscérale qui existe entre certains peuples sont inquiétantes. Le problème, c’est la guerre de leadership entre le Gabon et le Cameroun. Sans oublier l’arrogance nouvelle de la Guinée équatoriale. Il faut d’abord régler ces problèmes avant de traiter celui des institutions communautaires. L’alternance a fait ses preuves dans d’autres régions, pourquoi ne fonctionnerait-elle pas au sein de la Cemac ? J’ai foi, malgré tout, en la sagesse de nos dirigeants et surtout dans la volonté de nos peuples de s’unir à l’image de l’UEMOA où le mot intégration a tout son sens.
Davy Engama, Libreville, Gabon

Tunisie : 1956 et non 1960
– Dans le « Plus » consacré à la Tunisie (J.A. n° 2421), j’ai été étonné de lire que « Pour sortir du sous-développement, la Tunisie a choisi dès son indépendance, en 1960, de se doter d’instruments de navigation ». Comment un journaliste tunisien a-t-il pu se tromper quant à la date de l’indépendance de son pays !
Hedi Braham, courriel

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Réponse :
– Merci d’avoir attiré notre attention sur cette formulation ambiguë. Nous savons tous à Jeune Afrique que la Tunisie est indépendante depuis 1956. Votre remarque nous permet de réaliser que cette phrase est mal construite. Il fallait lire : « Au lendemain de son indépendance, la Tunisie a choisi en 1960 de se doter d’instruments de navigation pour sortir du sous-développement. » Toutes nos excuses à vous et à nos lecteurs.

Repenser nos traditions
– Une lectrice, Mme Franca de Simone écrit que « L’Afrique, le Cameroun en particulier, ne pourra pas changer s’il n’accepte pas de changer sa culture, qui est une culture de mort. L’unique moment de vrai rassemblement est le deuil, qui est devenu un vrai business. » (J.A. n° 2419). C’est scandaleux. L’Afrique, c’est l’Afrique et rien ni personne ne pourra jamais la changer. Nous ne devons pas modifier notre culture, mais nous la réapproprier, repenser nos traditions selon une logique progressiste. Le mpundu, le mafé – qui font partie intégrante de la culture noire africaine – n’ont jamais tué personne.
Dominique Katumba Tudieshe, Bordeaux, France

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