un homme qui compte

Publié le 11 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Sans le développement des télécoms, Devine Kofiloto n’étudierait sans doute pas l’Afrique comme il le fait aujourd’hui, en tant qu’analyste principal au cabinet londonien Informa Telecoms et Media. Diplômé de l’École de management norvégienne, où il a exercé quelques années, il était plutôt destiné à se concentrer sur des problématiques européennes, « notamment dans le domaine de l’énergie », témoigne-t-il. Mais c’était compter sans le développement fulgurant de la téléphonie mobile dans les pays émergents, et notamment en Afrique, dont il est aujourd’hui un spécialiste.
Pour lui, l’enjeu de demain pour les grands opérateurs de téléphonie mobile est clair : « aller vers les zones rurales ». Elles sont aujourd’hui moins couvertes que les zones urbaines : « Il est vrai qu’il y a toujours un problème d’accès aux mobiles en raison des prix. Il est vrai également que si nous segmentons le marché, les taux de pénétration sont plus élevés dans les zones urbaines, car c’est en priorité sur ces régions plus rentables que se sont développés les opérateurs. » En ce qui concerne les zones rurales, encore faudra-t-il trouver les moyens de s’y développer : « À ce titre, j’aime donner l’exemple de l’Inde où Unilever a su s’adapter en vendant du shampoing à 1 roupie. Dans les télécoms africaines, il va falloir innover et c’est déjà ce que font la plupart, par exemple avec les community phones ou les cell-tracker phones qui permettent de fixer un temps maximal à la conversation. Quant aux réseaux, nous allons voir l’externalisation se développer. »
Le public suivra, Devine Kofiloto n’en doute pas : « L’intérêt pour le mobile est encore plus grand hors des villes, car il permet de communiquer là où la communication à distance était difficile auparavant. Regardez le cas des floriculteurs kényans qui peuvent connaître le prix du marché à distance. » ?Mais si certaines innovations technologiques trouveront leur clientèle, d’autres n’ont selon lui pas forcément d’avenir en Afrique : « il n’y aura pas le même usage du téléphone mobile que dans les autres régions du monde. Notamment, le multimédia tel qu’il est vendu en Europe avec la possibilité de télécharger, de voir des vidéos ne prendra pas forcément en Afrique. En revanche, il y a un marché pour l’Internet simple, car il y a un manque d’infrastructures très important en Afrique. Il suffit de voir le succès des cybercafés pour se convaincre que l’internet sur le mobile peut se développer. »

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires