Enquête exclusive : comment les détenus jihadistes parviennent à quitter la Syrie
Détenus dans des camps mal sécurisés, au sein de territoires contrôlés par des forces diverses, des membres de Daech réussissent à gagner l’Europe, l’Afrique du Nord ou la Turquie. Comment s’y prennent-ils ? Quelles routes empruntent-ils ? JA a mené l’enquête.
Femmes et enfants de membres de Daech tués au combat, jihadistes présumés, Européens, Nord-Africains ou autres… Depuis la chute de l’autoproclamé califat à cheval sur l’Irak et la Syrie en 2019, ils sont des milliers à s’entasser dans des camps de fortune, dans le Nord-Est syrien, sous la garde des Forces démocratiques syriennes (SDF, une coalition dominée par des éléments kurdes).
Certains parviennent à s’évader et peuvent ainsi représenter une menace pour leur pays d’origine ou celui où ils se rendent dans la clandestinité. Ils échappent aux viseurs des autorités locales et de la coalition internationale en empruntant différents chemins.
Entre fin octobre et début novembre 2020, une Française, Souad Benalia, est identifiée par le président du Centre d’analyse du terrorisme (CAT), Jean-Charles Brisard, comme ayant disparu du camp d’Al Hol, tenu par les SDF de la région de Hassake. Son mari, tué en Syrie, est un « vétéran » qui a fait ses gammes en Afghanistan pendant l’hiver 2007-2008. « Dans la même période, deux Françaises de Daech ont fui le camp d’Al Hol, où elles étaient détenues », révèle justement Amir (le nom a été changé), l’un de leurs passeurs syriens.
Nouvelle route « suicidaire »
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