Sexualité : méfiez-vous des patchs !

Publié le 11 juin 2007 Lecture : 1 minute.

Dans son numéro de juin, la revue Prescrire déplore la mise sur le marché de patchs à la testostérone (Intrinsa®), hormone masculine, commercialisés pour augmenter le désir sexuel des femmes après ablation de leurs deux ovaires (ménopause induite chirurgicalement).

Ces dernières années, les firmes pharmaceutiques ont investi le marché des frustrations sexuelles, d’abord des hommes pour les troubles de l’érection, et à présent des femmes, notamment après la ménopause, pour « insatisfaction sexuelle ». La revue Prescrire rappelle que les études sur la sexualité montrent qu’il s’agit d’un comportement aux dimensions psychologiques et culturelles complexes qui ne se résume pas à une histoire d’hormones. Il n’y a notamment pas de corrélation directe entre ménopause et insatisfaction sexuelle. La diversité des situations et la complexité de la sexualité font qu’il vaut mieux aider les femmes à comprendre ce qui contribue à cette insatisfaction que de les exposer à un traitement hormonal. Les patchs à la testostérone (Intrinsa®) présentent un bénéfice certain, au mieux modeste et exposent à de nombreux effets indésirables (acné, pousse de poils, voix rauque, etc.) Les effets indésirables graves à long terme n’ont pas été évalués chez les femmes, en particulier risques cardio-vasculaires et cancers, alors que les données chez les hommes sont inquiétantes.

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L’Agence du médicament des États-Unis a refusé la mise sur le marché de ces patchs à balance bénéfices-risques défavorable. La revue Prescrire déplore que l’Agence européenne du médicament ait fait un mauvais pari en acceptant cette mise sur le marché, pari que seules les femmes risquent de perdre.

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