Que devient la « bande du 3 Août » ?
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Le 19 avril, la dissolution du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), la junte qui renversa le régime Ould Taya en août 2005, n’a pas entraîné le jeu des chaises musicales attendu. Sur les 17 membres qu’il comptait, seuls deux ont quitté le service actif : son président, Ely Ould Mohamed Vall, qui a fait valoir ses droits à la retraite, et le chef d’état-major adjoint, le colonel Sidi Mohamed Ould Cheikh el-Alem, qui a été démis de ses fonctions, le 16 mai, sans explication officielle. Certains y voient la conséquence de son supposé refus de soutenir l’actuel chef de l’État pendant la campagne présidentielle Les autres membres de la « bande du 3 Août » conservent leurs fonctions : Abdel Aziz reste à la tête du Bataillon de la sécurité présidentielle (Basep), Ould Boubacar est toujours chef d’état-major et Ould Ghazouani, directeur général de la Sûreté nationale.
Bien sûr, le gouvernement gouverne, le Parlement légifère et les militaires sont censés avoir regagné leurs casernes. Mais l’opposition n’en est pas convaincue. Le 21 mai, au cours d’une conférence de presse, Ould Daddah a par exemple accusé « des éléments de l’ancien CMJD » de continuer à jouer « un rôle prépondérant dans la vie politique », situation qu’il considère comme « une atteinte à la Constitution et aux traditions démocratiques ».
À l’inverse, les ministres du gouvernement de transition ont tous rendu leur tablier et ne se sont pas encore recasés. Après dix-neuf mois de travail « infernal », selon le mot d’un observateur, ils ont légitimement pris quelques vacances, généralement en brousse. Sidi Mohamed Ould Boubacar, l’ancien chef du gouvernement, consacre pour sa part ses loisirs à la lecture – c’est un passionné de poésie – et à l’éducation de ses enfants.
Si chacun garde un il sur tel ou tel poste qu’il convoite, en Mauritanie ou à l’étranger, rien n’est encore fait. « Ils dormaient deux heures par jour, laissons-les se reposer ; ici, rien ne presse jamais », ironise un homme du sérail. Toute allusion à l’immobilisme que certains reprochent déjà au nouveau gouvernement serait évidemment pure malveillance…
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