Cemac : les dossiers qui fâchent

Rapprochement des deux Bourses concurrentes, libre circulation, lancement d’Air Cemac… Plusieurs questions épineuses doivent encore être réglées.

Pierre Moussa, ancien ministre congolais, est le président de la Commission de la Cemac. © Vincent Founier/JA

Pierre Moussa, ancien ministre congolais, est le président de la Commission de la Cemac. © Vincent Founier/JA

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 18 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

De nombreux dossiers communautaires font du surplace. C’est le cas notamment du rapprochement entre la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC), à Libreville, et le Douala Stock Exchange (DSX), qui, bien que toujours envisagé, s’est embourbé. Un comité de pilotage a certes été créé en septembre 2013 lors d’une réunion des ministres, mais sans grand succès pour l’instant. « Cela ne va rien changer, regrette un fonctionnaire de la Cemac. Cette structure est uniquement destinée à donner des gages aux partenaires extérieurs, parmi lesquels la Banque africaine de développement, qui a apporté son aide en vue de réunifier les deux projets concurrents. »

L’idée d’une fusion avait fait long feu… Celle d’une réconciliation semble tout aussi mal partie. Depuis que l’Équato-Guinéen Rafaël Tung Nsue a succédé au Congolais Alexandre Gandou à la tête de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), à Libreville, les relations se sont refroidies entre les responsables des deux Bourses. Tung Nsue veut mettre Douala au pas. Sauf qu’il n’en a pas les moyens.

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Passe d’armes

La dernière passe d’armes a eu lieu lors de l’emprunt obligataire émis par l’État tchadien. Le patron de la Cosumaf a tenté, en vain, d’octroyer l’exclusivité de l’opération à la BVMAC. Les autorités tchadiennes l’ont renvoyé dans les cordes, soucieuses de ne pas se heurter de nouveau aux difficultés qu’elles avaient rencontrées lors d’un premier emprunt obligataire, en 2011.

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À l’époque, les Tchadiens n’avaient sollicité que Libreville, ce qui leur avait valu la menace d’une interdiction du marché camerounais par la Commission des marchés financiers (CMF), le superviseur du Douala Stock Exchange. Pour résoudre la crise, il avait fallu que Gata Ngoulou, alors ministre tchadien des Finances, fasse jouer le carnet d’adresses acquis lors de son long mandat de secrétaire général de la Banque des États de l’Afrique centrale, à Yaoundé.

Paralysie

Statu quo, également, à propos de la libre circulation des personnes et des biens en zone Cemac. La Guinée équatoriale a refusé d’appliquer l’accord qu’elle avait pourtant signé, et qui devait entrer en vigueur le 1er janvier. Les autres pays membres n’ont pas eu d’autre choix que de s’en accommoder.

Le visa demeure donc exigible aux frontières équato-guinéennes, mais aussi à celles du Gabon. Les deux pays exigent que soient remplies des conditions liées à la sécurisation des titres de voyage et des fichiers de police pour qu’un réexamen sérieux de la question revienne à l’ordre du jour.

L’autre dossier à problème, c’est Air Cemac, la compagnie aérienne sous-régionale. Alors qu’elle a inauguré son siège le 7 mars 2013 à Brazzaville et emploie depuis novembre 2012 plusieurs salariés, dont le Centrafricain Alfred Bouba Dalambaye au poste de directeur général, elle ne dessert toujours aucune destination… faute de disposer d’aéronefs.

Le partenaire technique, Air France, exigerait de détenir un tiers du capital. Il propose par ailleurs que les pays membres réservent à Air Cemac le monopole du trafic régional, laissant à leurs compagnies nationales le soin d’opérer les liaisons domestiques. Pour l’heure, aucun compromis n’a été trouvé entre les deux parties.

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