Sifca s’élève contre la taxe hévéa

Le directeur général du groupe Sifca, Bertrand Vignes, s’est publiquement élevé contre la taxe de 5% payée par les industriels du caoutchouc en Côte d’Ivoire. Au cours d’une conférence de presse, il a également rappelé les chantiers du groupe, notamment dans la production énergétique.

Un site de production d’hévéa en Côte d’Ivoire. © Falonne-JA

Un site de production d’hévéa en Côte d’Ivoire. © Falonne-JA

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 12 mars 2014 Lecture : 3 minutes.

Discret jusqu’à présent sur cette question, le géant agro-industriel Sifca s’est publiquement élevé contre la taxe de 5% payée par les industriels de l’hévéa en Côte d’Ivoire. « Nous sommes très affectés par la taxe de 5% sur le chiffre d’affaires dans la filière hévéa. Les taxes fiscales représentent 67% de notre résultat. Cela met en danger l’avenir de la filière en Cote d’Ivoire », s’est inquiété Bertrand Vignes, le directeur général du groupe ivoirien, au cours d’une conférence tenue le 7 mars à Toupah sur le site industriel de la Société africaine de plantations d’hévéas (SAPH), filiale de Sifca et leader africain de ce produit qui sert à fabriquer du caoutchouc. La bonne santé connue par la filière hévéa entre 2008 et début 2011 avait incité le gouvernement à en faire une nouvelle source de revenus fiscaux décrétant un impôt mensuel de 2,5 % sur le revenu des planteurs et de 5 % sur l’exportation du caoutchouc granulé ainsi que la levée de 7 500 F CFA par hectare de plantation pour les industriels.

Depuis les cours ont lourdement chuté, mettant en difficulté nombre de petits producteurs ayant misé sur l’hévéa à partir de 2008. « La Côte d’Ivoire a décrété en 2012 une taxe de 5 % sur le chiffre d’affaires de l’hévéa, pas sur les bénéfices. Cela a sans doute été calculé sur la base des cours élevés de 2011, mais alors que les cours ont baissé depuis, la taxe perdure », avait souligné début 2013 Bertrand Vignes dans un entretien accordé à Jeune Afrique.

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Sifca qui fête cette année ses cinquante ans a toutefois annoncé son intention de poursuivre son développement dans la filière caoutchouc, en prévoyant l’extension des surfaces de plantations. L’année dernière, selon des chiffres divulgués au cours de la conférence de presse, Sifca a produit 165 000 tonnes de caoutchouc naturel soit un tiers de la production africaine, et mise sur 170 000 tonnes en 2014.

Biomasse

Au cours de cette même conférence organisée en présence de Pierre Billon (président du conseil d’administration), Alassane Doumbia (vice-président en charge des investissements) et de Bertrand Vignes, Sifca a également fait un point sur les oléagineux : Sifca a produit 270 000 tonnes en 2013 et table sur une production de 300 000 tonnes en 2014. Le groupe a rappelé son intention de créer 15 000 hectares de palmiers a huile au Liberia, via sa filiale MOPP, et projette la réalisation de 10 000 hectares au Nigeria. Du côté du sucre, Sucrivoire a réalisé une production de 91 000 tonnes en 2013 et prévoit 98 000 tonnes en 2014.

Sifca, qui a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 536 milliards de FCFA (environ 818 millions d’euros), n’a toutefois pas divulgué le montant de ses revenus au cours de l’année écoulée, se contentant de dire que la groupe devrait « dépasser les 536 milliards », selon Bertrand Vignes. Les bénéfices pour 2013 n’ont pas non plus été communiqués.

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Enfin, le groupe ivoirien a publiquement confirmé son projet de construction de centrale d’électricité à partir de biomasse, projet qui avait été dévoilé l’année dernière par Jeune Afrique. Cette centrale aura une capacité initiale de 23 mégawatts, sera située dans la région d’Aboisso, au sud-est du pays. Elle utilisera les troncs et les feuilles de palmiers récupérés dans le cadre des activités des plantations villageoises et industrielles d’huile de palme pilotées par Palmci, une autre filiale de Sifca.  » Une partie des fonds levés (35 milliards de FCFA) en juillet dernier sur le marché financier ouest-africain servira à financer le projet de centrale de biomasse », a expliqué Alassane Doumbia.

David Billon, dans un entretien accordé à Jeune Afrique en mars 2013, avait chiffré le projet, baptisé Biovea et porté par la société Biokala, à une quarantaine de millions d’euros. Le financement global n’est pas bouclé à ce jour. Mais le projet semble stratégique pour le groupe, qui envisage à terme de faire de cette activité biomasse son quatrième pôle d’activité.

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