Mise au vert de la presse africaine

Rencontre à Kigali de journalistes spécialisés dans l’environnement.

Publié le 11 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Hôtel Serena, Kigali, le 5 juin. Alors qu’on célèbre la Journée internationale de l’environnement, une fine pluie arrose la ville. Il tombe en moyenne 1 200 mm d’eau par an sur le pays des Mille Collines. Un taux de précipitation qui est loin de rassurer les autorités. À l’instar de nombreux pays africains, le Rwanda souffre des conséquences de la pollution et de la déforestation. La situation est d’autant plus inquiétante qu’un récent rapport intergouvernemental des Nations unies affirme que, sur le continent, la température devrait augmenter de quelque 2,5 °C d’ici à 2030. « Les politiques de nos gouvernements visant à protéger notre terre sont insuffisantes. Or, à la différence de la pauvreté et des conflits dont les effets nuisibles sont immédiats, la détérioration de l’environnement ne se fait pas ressentir tout de suite. L’irréversible est si vite arrivé. Unissons nos forces », a lancé le chef de l’État Paul Kagamé, lors de la première rencontre du Réseau africain des journalistes de l’environnement (Anej), organisée du 4 au 6 juin dernier.
Créée en 2005 au Kenya, cette association a fait appel à plusieurs spécialistes d’institutions internationales et à des chercheurs du continent, tel que le docteur Nassanga Goretti Linda, de l’université ougandaise de Makerere, afin de sensibiliser les autorités africaines ainsi que les journalistes aux enjeux environnementaux. « Nous avons pour ambition de mettre la presse au service de la terre africaine, souligne son président, le Mauritanien Sidi el-Moctar Cheiguer. L’Afrique des paysans et des agriculteurs est menacée, il faut en prendre conscience. Et pour éviter d’être accusés de non-assistance à planète en danger, les journalistes doivent aller au-delà de leurs plumes ou de leurs micros. »
Ainsi, trois jours durant, une trentaine de professionnels de la presse se sont rendus, en compagnie du ministre rwandais de l’Environnement, Christophe Baza Bazivamo, à Rulindo, près de Kigali, pour inaugurer une unité de biogaz. Ils ont également visité des terrasses « radicales » cultivées selon une technique agricole qui limite l’érosion des collines et permet d’augmenter la surface des terres arables. Dans un pays où 98 % de l’énergie consommée par les foyers provient du bois, l’utilisation de nouvelles ressources pouvant freiner la déforestation est aujourd’hui prioritaire. D’autant que le Rwanda, qui souffre d’un manque énergétique, doit dépenser jusqu’à 65 000 dollars par jour pour faire fonctionner ses groupes électrogènes.
Après Kigali, l’Anej ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’organisation, qui a bénéficié du soutien financier de l’Union européenne (370 000 euros), organisera cinq autres rencontres sur le continent. Prochaine étape, en août, à Nouakchott.

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