La semaine (du 2 au 8 juin)

Publié le 11 juin 2007 Lecture : 5 minutes.

Egypte
Soutien controversé de Bush à Nour
Pour avoir appelé, le 7 juin lors du sommet du G8, à la libération des « dissidents démocratiques dans le monde », dont l’Égyptien Ayman Nour (photo), George W. Bush a suscité de vives réactions de la part des autorités égyptiennes. Politiques et éditorialistes proches du régime ont dénoncé une « ingérence inacceptable ». Gamila Ismaël, l’épouse de l’opposant politique arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2005, a estimé, pour sa part, que la diatribe du président américain compromettait sérieusement les chances de voir son mari, condamné pour falsification, bénéficier un jour d’une libération pour raisons de santé.

Royaume-Uni
Polémique autour d’une visite
Le nouveau chef du gouvernement régional d’Écosse, Alex Salmond, a fait part, le 7 juin, de son inquiétude concernant la visite du Premier ministre britannique Tony Blair à Tripoli, le 29 mai dernier. Selon le chef du Parlement autonome écossais, Londres aurait consenti à ce que le Libyen Abdel Basset Ali el-Megrahi, condamné pour l’attentat à la bombe contre le Boeing 747 de la PanAm, en décembre 1988, au-dessus du village écossais de Lockerbie (270 morts), purge la fin de sa peine dans son pays. Le 10, Downing Street, qui a immédiatement démenti, a toutefois admis avoir passé un accord de coopération judiciaire avec la Jamahiriya.

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Kenya
Violences policières
Après trois jours d’une violente répression, 34 personnes suspectées d’appartenir à la secte religieuse Mungiki ont été tuées, le 8 juin à Mathare, un bidonville de Nairobi. Les forces de l’ordre accusent le mouvement d’avoir causé la mort à deux officiers de police, dans la nuit du 4 au 5 juin, et d’être responsable d’une série de meurtres depuis la mi-mai. Issus de l’ethnie kikuyue, la plus importante du Kenya, les Mungikis revendiquent une filiation avec la rébellion Mau Mau qui avait combattu le colon britannique, dans les années 1950. Les autorités kényanes, qui ont interdit le mouvement dès 2002, accusent ses membres de racketter les habitants de Mathare et d’éliminer ceux qui les auraient dénoncés. Selon certains observateurs, l’élection présidentielle de décembre prochain ne serait pas étrangère à cette vague de violence. La secte disposerait en effet de relais au sein de la classe politique.

Sida
Triste palmarès
L’Inde ne détiendrait plus le triste record du monde du nombre de séropositifs. Selon plusieurs épidémiologistes américains, la « plus grande démocratie du monde » ne compterait, en fait, qu’entre 2 et 3 millions de personnes infectées par le VIH. En 2006, les Nations unies avaient pourtant estimé leur nombre à 5,7 millions, dépassant ainsi l’Afrique du Sud (5,5 millions). Une mauvaise nouvelle pour la nation Arc-en-Ciel, qui retrouve la première place de ce sinistre palmarès. L’Afrique australe reste la région du monde le plus touchée par le sida.

Israël
Une femme présidente ?
Selon un sondage rendu public le 4 juin, 70 % des Israéliens (71 % des femmes et 65 % des hommes) seraient favorables à ce qu’une femme devienne présidente de l’État hébreu. Une idée qui fait le plus d’adeptes parmi la classe aisée. Les plus réfractaires sont les religieux et les nouveaux migrants. Par ailleurs, 33,5 % des personnes interrogées estiment que le poste de Premier ministre pourrait être occupé par l’actuelle ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni.

Théâtre
Le Roi Lion en Afrique
À l’occasion de l’inauguration du théâtre ultramoderne Montecasino de Johannesburg, le public sud-africain a pu découvrir, le 6 juin, la comédie musicale Le Roi Lion, dont l’histoire se déroule en Afrique. Une première sur le continent. Parmi les spectateurs se trouvaient la vice-présidente Phumzile Mlambo-Ngcuka ainsi que la star de la télévision américaine Oprah Winfrey. Cette représentation lançait, en fait, les festivités du dixième anniversaire de l’ouverture, à Broadway, à New York, du Roi Lion, dont la nouvelle production regroupe essentiellement des artistes sud-africains.

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Informatique
À qui profite la fracture ?
Les journées « Meilleures pratiques pour le développement », organisées par Microsoft, à Ouagadougou les 7 et 9 juin, à l’intention des professionnels locaux des technologies de l’information et de la communication (TIC) ont connu un grand succès. L’événement du géant américain des logiciels a reçu la visite des chefs d’État du Bénin, du Congo et du Gabon et du Burkina. Difficile de croire que, dans le même temps, le Fonds mondial de solidarité numérique, organisation internationale voulue par le président sénégalais Abdoulaye Wade, peine à mobiliser les responsables africains pour qu’ils financent la lutte contre la fracture numérique. Microsoft a réalisé un chiffre d’affaires de 44 milliards de dollars en 2006.

Chine
Test antipalu aux Comores
La Chine va tester un traitement contre le paludisme à base d’artémisinine, plante utilisée dans la médecine traditionnelle sur l’île, comorienne de Moheli, où la maladie sévit de façon endémique. Le professeur Li Guoqiao de ?l’Institut de médecine tropicale de l’université de Guangzhou, qui bénéficie du soutien de l’OMS, souhaite démontrer que l’artémisinine peut éradiquer rapidement le paludisme. Et couper ainsi l’herbe sous le pied de l’industrie pharmaceutique, qui en nie l’efficacité. Une expérience similaire est en cours au Cambodge avec des « résultats encourageants ».

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Littérature
Une Nigériane primée à Londres
Au Royaume-Uni, le prix Orange Broadband est une distinction littéraire controversée parce que réservée aux femmes. Onze ans après sa création, en 1996, elle a pourtant pris une place de choix dans le paysage culturel britannique grâce aux choix judicieux de ses jurés. Après avoir récompensé, en 2006, l’Anglo-Jamaïcaine Zadie Smith, jeune star des lettres londoniennes, l’Orange a été décerné le 6 juin à la Nigériane Chimamanda Ngozi Adichie pour son second roman Half of a Yellow Sun. À 29 ans, celle-ci est la plus jeune lauréate de ce prix doté de 30 000 livres (44 000 euros).

Canada
Winnie Mandela, persona non grata
Winnie Madikizela-Mandela n’a pas pu se rendre à Toronto au Canada où elle devait assister, le 5 juin, à la première de l’opéra consacré à sa vie. Le haut-commissariat du Canada en Afrique du Sud a, en effet, rejeté sa demande de visa, en raison de son passé judiciaire. L’ex-épouse de l’ancien président sud-africain a été condamnée, en 1991, à une peine de prison commuée en amende dans l’affaire du meurtre d’un jeune de Soweto et à trois ans de prison avec sursis pour fraude en 2003. En mai dernier, Winnie Mandela s’était rendue aux États-Unis pour y recevoir un prix récompensant son engagement dans la lutte contre le sida.

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