[Série] Le bogolan, la teinture de la terre (3/4)

« Teintures naturelles » (3/4) – Le tissu teint emblématique du Mali est le fruit d’une découverte hasardeuse. Face à l’industrialisation, cette tradition de coloration végétale perdure coûte que coûte.

À l’institut Ndomo de Segou, au Mali. © JEAN-PIERRE DE MANN/AFP

À l’institut Ndomo de Segou, au Mali. © JEAN-PIERRE DE MANN/AFP

eva sauphie

Publié le 30 juillet 2021 Lecture : 3 minutes.

La toile est épaisse et lourde. Des formes et idéogrammes géométriques marron, noirs, ocres ou blancs ornent l’étoffe. Reconnaissable parmi tous, ce tissu teint sur coton tissé, traditionnellement porté par les communautés mandingues, est l’une des traditions textiles les plus emblématiques du Mali.

« La part de teinture naturelle devient toutefois minime, certains utilisent même de l’eau de javel pour créer du contraste », regrette l’artiste Aboubakar Fofana, fervent défenseur des teintures naturelles. Difficile de déceler l’authentique de la pâle copie synthétique depuis la commercialisation du tissu à grande échelle au courant des années 1980. Du bogolan de piètre qualité est ainsi vendu sur les étals des marchés, ce qui participe au déclin du savoir-faire local. Pour préserver l’artisanat, quelques ateliers ont vu le jour au Mali, notamment dans la région de Ségou, à l’est de Bamako, où la tradition serait née.

Bambaras, Senoufos, Minianka…

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