Pesticides toxiques européens : Rabat et Tunis revoient leur politique

Alors que les pesticides dangereux interdits au sein de l’Union européenne sont encore produits et exportés vers le Maghreb, des décideurs de part et d’autre de la Méditerranée s’engagent à faire évoluer les législations, Rabat et Bruxelles en tête.

Un champ de blé à Sidi Thabet, en Tunisie. © FETHI BELAID/AFP

Un champ de blé à Sidi Thabet, en Tunisie. © FETHI BELAID/AFP

DSC_4983 copie

Publié le 7 mai 2021 Lecture : 4 minutes.

En matière de pesticides, les résistances au changement sont aussi nombreuses que les intérêts des intermédiaires des pays importateurs et des lobbies des mastodontes de l’agrochimie. En 2018, l’industrie chimique, tous secteurs confondus, était la quatrième dans l’Union européenne (UE), deuxième producteur mondial. Au Maghreb, la dépendance aux importations de produits phytosanitaires ne cesse de croître, au gré notamment des aléas climatiques.

Des avancées législatives à petits pas

Mais les arsenaux juridiques continuent d’évoluer de part et d’autre de la Méditerranée. Le Parlement marocain s’apprête ainsi à débattre du projet de loi gouvernemental 35-19 de réglementation des pesticides à des fins agricoles, à la suite de révélations alarmantes de la Cour des comptes concernant des produits – aussi communs dans les cuisines marocaines que la menthe, le persil ou la coriandre – ne répondant pas aux normes sanitaires.

L’évaluation des risques devrait être renforcée, via notamment une commission nationale des produits phytopharmaceutiques, tout comme la chaîne de distribution et la promotion d’alternatives moins dangereuses.

Les pays européens cherchent de leur côté à gagner en cohérence. Après un bras de fer avec les fabricants, Paris a pris les devants et interdira dès 2022 la production et l’exportation de pesticides toxiques, avec sa loi agriculture et alimentation (Egalim). Mais déjà des voix s’élèvent contre de possibles failles du dispositif. Soumise à des pressions, la Commission européenne est aussi en train de se saisir de cet épineux sujet.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires