[Série] Tunisie : le jour où la souveraineté a été abandonnée dans un salon du Bardo (3/4)
« Il y a 140 ans, la Tunisie tombait sous la domination française » (3/4). Ben Bechir, Bizerte et enfin Tunis : l’avancée des troupes françaises en ce mois d’avril 1881 est telle qu’elle ne laisse aucun choix au bey. Le 12 mai, Mohamed es-Sadok abandonne la souveraineté tunisienne sur une table ronde.
Au printemps 1881, après l’occupation de l’Algérie, la France entend poursuivre son expansion territoriale en renforçant sa mainmise sur la Tunisie. La banqueroute de la régence actée, il ne reste alors plus à l’Hexagone qu’à lancer une offensive armée pour marcher sur Tunis. Mais il lui faut, aux yeux du monde et de l’opinion, trouver un casus belli.
Selon les autorités françaises, qui reprennent les dépêches adressées par Théodore Roustan, le consul de France, nommé en mai 1881, les tribus des Khroumirs, à la suite d’un vol de bétail, pénètrent en Algérie (alors française) le 30 mars 1881 et lancent des représailles. Si les faits n’ont jamais été prouvés, punir les agresseurs et sécuriser les frontières sont un prétexte pour la France pour pénétrer dans le nord du royaume de Tunis.
Éviter un bain de sang
Pour la forme, Roustan informe le bey de l’offensive française mais le monarque est impuissant face à cette violation du territoire. L’armée tunisienne est mise en déroute : les places fortes tombent les unes après les autres malgré la résistance et la bravoure des tribus, en trop petit nombre et sous-équipées face aux trois escadrons qui font le siège du Kef à partir du 26 avril 1881.
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