Ouganda : comment Bobi Wine mobilise son réseau pour contrer l’influence de Yoweri Museveni
Arrivé deuxième à la présidentielle de 2021, l’opposant compte bien capitaliser sur sa notoriété pour continuer à peser face au chef de l’État, investi le 12 mai.
Publié le 9 mai 2021 Lecture : 7 minutes.
« Notre meilleure garantie de sécurité, ce sont les caméras qui nous entourent. Si je n’avais pas été filmé, peut-être que quelque chose de pire me serait arrivé. » Ce 7 janvier 2021, Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, peine à reprendre ses esprits. Chahuté par la police et violemment extrait de son véhicule alors qu’il se trouve en pleine conférence de presse virtuelle, l’opposant de 39 ans resserre le nœud de sa cravate rouge qui dépasse de son gilet pare-balles et réajuste son casque en kevlar, avant de finalement reprendre le jeu des questions-réponses.
La scène lui est sans doute familière. Elle est en tout cas à l’image de cette campagne présidentielle au cours de laquelle le chanteur devenu opposant en 2017 aura été au centre de toutes les attentions. Battu sans surprise par Yoweri Museveni, qui briguait son sixième mandat depuis son arrivée au pouvoir en 1986, le leader de la National Unity Platform (NUP) a néanmoins occupé le devant de la scène politique et médiatique.
Proches collaborateurs, premier cercle familial, avocats internationaux, influent « lobbyiste » ou encore membres du club des opposants africains… Quatre ans après son élection en tant que député, Bobi Wine peut compter sur un vaste réseau pour étendre son influence bien au-delà de l’Ouganda.