Duel au sommet

La compagnie qatarie veut détrôner sa rivale de Dubaï, numéro un du secteur dans le Golfe.

Publié le 11 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Quel meilleur premier contrat pour le nouveau président français Nicolas Sarkozy que celui signé le 30 mai, à l’Élysée, en présence de Hamad Ibn Khalifa al-Thani, émir du Qatar, par les patrons d’Airbus, Louis Gallois, et de Qatar Airways, Akbar al-Baker ? Montant : plus de 17 milliards de dollars pour l’achat ferme de 80 avions longs-courriers A-350 (270 passagers) livrables à partir de 2013. Airbus était en compétition avec l’américain Boeing et son Dreamliner, le B-787. Le consortium européen a perdu beaucoup de plumes (6 à 7 milliards de dollars) à cause des difficultés et retards dans la production de son A-380, le plus gros avion de ligne au monde (555 passagers). Mais il peut espérer se refaire une santé grâce notamment aux commandes des compagnies aériennes du Golfe.
Pour Louis Gallois, la commande qatarie est « énorme ». Elle pourrait être suivie par l’annonce, au cours du prochain Salon aéronautique du Bourget (18-24 juin), d’un doublement de la commande des A-380 – de deux à quatre – et par des contrats militaires avec la maison mère d’Airbus, le groupe européen EADS (couverture radar de l’émirat), voire une entrée du Qatar dans son capital.
Airbus pourrait aussi profiter de l’appétit insatiable de Emirates, la compagnie aérienne de Dubaï, qui devrait confirmer – autre annonce du Bourget – une nouvelle commande de cinq A-380 (portant à 48 le nombre total d’avions commandés, contre 15 en décembre 2001) au prix unitaire moyen de 300 millions de dollars.
Le jeune patron de Qatar Airways – Baker a pris la direction de la compagnie à 36 ans, en 1996 – voulait célébrer avec faste le dixième anniversaire de son plan de relance élaboré en 1997. Le contrat avec Airbus, qui date de juin 2005, a été révisé à la hausse (de 60 à 80 avions) avec une exigence : le nouvel A-350 devra avoir le même cockpit que l’A-380. L’émir du Qatar – qui a renversé son père en 1995 – veut moderniser l’émirat, très riche en gaz naturel, en faisant de Doha un centre économique aussi attractif que Bahreïn, Dubaï ou Abou Dhabi. Il a entrepris la construction d’un aéroport ultramoderne pour accueillir 50 millions de passagers en 2020, contre 8 millions en 2007, et recevoir son premier A-380 en 2009. La mission assignée à Baker est d’égaler, voir de battre Emirates, dont la flotte devrait s’enrichir de 123 avions (en plus des 102 actuels) et qui est la première compagnie du Golfe avec 15 millions de passagers transportés en 2006, contre 6,3 millions pour la qatarie. Si Baker atteint son objectif, Qatar Airways recevra, d’ici à 2015, 124 avions neufs (dont 80 A-350, 22 B-777, 10 A-330 et 7 A-340), soit un appareil de plus que sa rivale

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