Tristesse à Praia, mais la vie continue…

Publié le 11 avril 2005 Lecture : 2 minutes.

Drapeaux en berne durant trois jours, jour férié dans les administrations (le 8 avril), bars et discothèques fermés sur certaines îles, condoléances adressées à Rome par toute la classe politique… La disparition du pape a été vivement ressentie dans les îles du Cap-Vert. Dans tout le pays, et notamment à la cathédrale de Quebra Canela, à Praia, où Jean-Paul II avait pris la parole en 1990, des cérémonies religieuses ont eu lieu. Le 8 avril, le Premier ministre José Maria Pereira Neves a assisté aux obsèques, à Rome, à la tête d’une importante délégation.
Dans cette ancienne colonie portugaise, les catholiques sont très largement majoritaires. Le reste de la population se répartit entre les différentes obédiences protestantes. Mais ces chiffres cachent une réalité assez hétérogène. Sur l’île de Sal, tous les restaurants et discothèques ont fermé le 2 avril au soir, dès l’annonce du décès. Chose inimaginable à Mindelo, sur l’île de São Vicente, célèbre pour sa musique et ses nuits festives. À Praia, sur l’île de Santiago, les habitants se disent souvent « croyants, mais pas vraiment pratiquants », à l’image de Paula, une jeune journaliste de l’hebdomadaire indépendant A Semana : « La mort du pape, explique-t-elle, nous a beaucoup touchés, mais la vie continue. Ceux qui ont prié pour lui deux fois par jour, comme le leur demandait l’évêché, sont peu nombreux. Le 8 avril, les employés du secteur privé sont tous allés travailler. »
Si Dieu est pour eux essentiel, les Capverdiens n’en mènent pas moins une vie beaucoup plus libre que dans le reste de l’Afrique et même en Europe. Ici, le mariage est rare et le concubinage généralisé. Au cours de leur vie, les femmes et les hommes ont souvent des enfants avec différents partenaires sans que cela pose problème. « On ne se casse pas la tête, explique Vera, la quarantaine. Tant qu’on est bien ensemble, on reste. Sinon, on part chercher le bonheur ailleurs. » Une façon de vivre qui n’était pas vraiment du goût de Jean-Paul II, très strict, comme l’on sait, sur la morale familiale. Le défunt pape était pourtant très aimé et respecté par tous.

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