Les Marocains caricaturés ?
Premières réactions à notre dossier sur le regard que se portent mutuellement les Marocains et les Algériens (J.A.I. n° 2308).
Publié le 12 avril 2005 Lecture : 1 minute.
J.A.I. impartial
Lecteur assidu de votre journal, je viens de terminer votre très intéressant dossier sur les relations Algérie-Maroc (« La déchirure », J.A.I. n° 2308). J’en profite pour vous dire combien j’apprécie la justesse de vos propos et la pertinence de vos analyses. Mes plus sincères félicitations à Béchir Ben Yahmed et à son équipe pour leur efficacité, mais surtout pour leur esprit d’impartialité journalistique. Le fait est, hélas ! assez rare de nos jours pour que je me permette de le souligner.
Oui au baisemain
Le baisemain n’est ni servile ni humiliant. C’est un acte révérenciel qui permet de manifester respect et piété. Il trouve ses racines dans la coutume ancestrale, constituant l’une des sources du droit positif au Maroc. Dans mon pays, on se salue par baisemain réciproque, et les jeunes le font à leurs parents et leurs aînés. Quel que soit son âge, le roi est le Père de la nation, et les citoyens musulmans, qui voient en lui le représentant du prophète Mohammed, lui témoignent leur révérence par ce geste.
Scandaleux
Je me sens insulté par votre article intitulé « Les Marocains sont trop serviles » (voir J.A.I. n° 2308). L’accusation n’est pas ironique, mais prise comme une vérité. Pourtant, le Maroc est le seul État du monde arabe à n’avoir jamais été soumis au joug ottoman. Il n’a pas supporté un siècle et trois décennies de domination française, comme l’Algérie. Est-on servile quand on dépêche son armée pour épauler l’émir Abd el-Kader face à Bugeaud ? Est-on servile quand on résiste aux armées coloniales jusqu’en 1937 et qu’on regagne son indépendance en 1955 ? Pourquoi ne parlez-vous pas aussi de la formidable résistance des Marocains face à l’armée franco-espagnole en 1926 ? Rappelez aux Algériens qu’ils ont payé cher les guerres contre le Maroc (guerre des Sables ou bataille d’Amgala). Arrêtons les préjugés de café du commerce. Ils ne font que creuser le fossé entre deux peuples qui ne demandent qu’à se rapprocher.
