Le retour d’Obote
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Après près de vingt ans d’exil, Apollo Milton Obote s’apprête à rentrer en Ouganda, le 27 mai. L’ancien président, qui dirigea d’une main de fer le pays, de 1966 à 1971 puis de 1980 à 1985, s’était pourtant juré de ne pas remettre les pieds à Kampala tant que « la dictature de Yoweri Museveni n’était pas mise à terre et le multipartisme rétabli ». Logique : c’est l’actuel chef de l’État qui l’a obligé à fuir son pays pour la deuxième fois en 1985 – en 1971, il avait été chassé par son « protégé » d’alors, Idi Amin Dada. Et n’a cessé de répéter qu’Obote serait un homme mort s’il osait poser un orteil sur le tarmac de l’aéroport d’Entebbe, à Kampala… Mais aujourd’hui, « Obote n’a pas d’inquiétude à avoir. Il sera en sécurité, tempère John Nagenda, le conseiller en communication de Museveni. Ce sont ses victimes, le peuple ougandais, qu’il devrait craindre. »
Reste à savoir pourquoi le régime accepte le retour de l’ancien dictateur qui coulait des jours paisibles en Zambie. Pour qu’il serve d’épouvantail ? Pour, après avoir promis le multipartisme en septembre 2004, asseoir sa crédibilité démocratique un an avant les prochaines élections présidentielle et législatives ? Mais, à 80 ans, Obote envisage-t-il réellement de revenir une troisième fois sur le devant de la scène politique ? En tout cas, il se conduit toujours comme un chef autoritaire : il a décidé de réorganiser son parti, le Congrès du peuple ougandais (UPC), dont certaines des structures ont été dissoutes et remplacées par d’autres. But de cette manoeuvre qui en a surpris plus d’un : organiser sa formation comme un organe d’opposition légal. Pour en faire une véritable machine de guerre électorale ?
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