Jean-Paul II et l’islam

Publié le 12 avril 2005 Lecture : 2 minutes.

A maintes reprises au cours de ses voyages, d’Ankara à Dakar, de Casablanca à Tunis et de
Damas au Caire, Jean-Paul II a appelé les catholiques à travailler avec les musulmans, pour qu’ensemble ils contribuent à la sauvegarde des valeurs spirituelles dont notre monde
a tant besoin et à la recherche de la justice, condition de la paix entre les peuples, sur tous les continents, en particulier au Proche-Orient et en Afrique.
Il n’est pas étonnant que cette attitude ait valu au pape l’estime et la reconnaissance
du monde musulman. C’est ainsi qu’au lendemain de son décès un très grand nombre de personnalités musulmanes y compris des porte-parole du Hamas et du Hezbollah ont exprimé leur émotion et dit leur admiration pour cet homme de Dieu, si attentif à toutes les victimes de l’injustice, en particulier le peuple palestinien.
Du côté chrétien aussi, un immense courant de gratitude s’est exprimé envers le pape défunt. Mais il faut bien reconnaître que, dans certains milieux protestants, orthodoxes et même catholiques, on est loin de partager le point de vue de Jean-Paul II sur le dialogue islamo-chrétien. Sans aller jusqu’aux prises de positions extrémistes de certains
milieux « évangélistes » nord-américains, qu’anime encore un esprit de croisade, de nombreux ecclésiastiques continuent de considérer l’islam comme un adversaire et une « menace contre l’Église ». On peut donc légitimement se demander quel sera l’avenir du message de Jean-Paul II sur les relations entre chrétiens et musulmans.
Il est certain qu’un long chemin reste à parcourir pour que ce message soit compris et vécu dans toute l’Église, d’un bout du monde à l’autre. Pour être sérieux et fécond, le dialogue interreligieux exige que soit approfondie la réflexion théologique. Il doit aussi tenir le plus grand compte des réalités politiques, nationales et internationales.
Connaissant le beau travail fait, au Vatican, par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, mais aussi l’action menée, en de nombreux pays, par certains évêques, prêtres, religieuses, laïcs et leurs amis musulmans, je suis convaincu que la réconciliation entre l’Église et l’islam sera une des réalités majeures du XXIe siècle. À cette réconciliation, Jean-Paul II aura su et voulu apporter une contribution décisive. Il a semé, d’autres moissonneront.

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