Daouda N’Diaye

Directeur de la Radiodiffusion télévision sénégalaise.

Publié le 11 avril 2005 Lecture : 3 minutes.

On ne l’attendait pas. Et pourtant, c’est bien Daouda N’Diaye, 48 ans et ancien patron de la télévision, qui est devenu le 11 janvier dernier le directeur général de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS). Une nomination qui ne doit rien au hasard. Au début de l’année, du 2 au 4 février, le président Abdoulaye Wade reçoit pour la première fois le chef de l’État français à Dakar et tient à faire de cette visite une réussite, notamment sur le plan télévisuel. Daouda N’Diaye réalise à l’Élysée une interview exclusive de l’hôte attendu au Sénégal pour la diffuser la veille de son arrivée, le 1er février. Durant le séjour du président français, il confie le JT de 20 heures à Omar Seck, nommé directeur de la télévision le 25 janvier. Ancien correspondant de la Voix de l’Amérique arrivé à la RTS en 1974, c’est un professionnel sûr. Aucun couac ne ternira le séjour de Chirac, ni, d’ailleurs, la première édition du Dakar-Agricole, qui accueillera du 4 au 6 février les chefs d’État de la Mauritanie, du Burkina, du Mali, du Niger et du Nigeria.

Auteur d’émissions à succès (Cosmopolitiques, Sans détour, En toute liberté), Daouda N’Diaye, né en 1956 à Danthiady, dans le département de Podor, est connu pour son amour du travail bien fait. Après des études secondaires au lycée Charles-de-Gaulle de Saint-Louis, il passe avec succès le concours du Centre d’études des sciences en techniques de l’information (Cesti). Il quitte alors son père imam et la culture peule pour la capitale, mais reste viscéralement attaché à la langue et à la culture pulaar. « C’est mon viatique », soutient-il.
Le choix du journalisme lui ouvre une fenêtre sur le monde. En novembre 1979, il intègre la RTS qui l’embauchera en 1981, après deux ans et demi de stage non rémunéré. Un séjour ponctué de formations complémentaires. En 1983, il s’inscrit à l’Institut français de presse de Paris-II et y prépare une maîtrise, puis un DEA. De retour au Sénégal fin 1988, il réintègre sans peine « sa structure ». Grand reporter affecté à la « division des émissions éducatives et culturelles », il exerce les fonctions de rédacteur en chef de 1988 à 2001. Ce qui ne l’empêche pas de donner des cours au Cesti.
Par ailleurs titulaire d’un DEA en droit international et d’une formation en défense stratégique, ce père de cinq enfants connaît avec l’alternance une traversée du désert. Placardisé à la cellule de coordination des unités régionales, il préfère partir, mais ne chôme pas pour autant : l’Umoa lui confie la mise en place d’un réseau de journalistes et correspondants dénommé Regoc-Umoa.

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Un jour de 2001, Matar Sylla, ancien directeur de la RTS, l’appelle et lui propose le poste de directeur de la télévision. Il devient le premier diplômé du Cesti à exercer cette responsabilité. Maintenant propulsé à la direction générale de la RTS, Daouda N’Diaye souhaite offrir aux Sénégalais une télévision et une radio populaires et de qualité. Refusant une conception élitiste de l’image et des ondes, il tient à mettre ces outils au service du plus grand nombre. À cet effet, il vient de constituer un département d’opérations spéciales à la télévision et à la radio, ainsi qu’une cellule de magazines. Il incite les journalistes à se spécialiser en politique, économie, culture ou environnement et prévoit des bourses de perfectionnement à l’étranger, en même temps que l’ouverture d’un département de gestion de carrière.
La direction technique n’est pas en reste. Elle subit un toilettage visant à introduire de nouvelles technologies. La RTS va généraliser ses réseaux de services sur l’ensemble du territoire. Ce qui aura pour effet de réduire les charges de communication. Le nombre des correspondants sera renforcé afin de suivre l’actualité au plus près, et la présence du Sénégal dans le bouquet satellitaire développée.
Nommé dans un contexte de crise entre l’Intersyndicale et la direction générale, Daouda N’Diaye a tenu à rassurer les employés : « Le fait que je sois désormais plus proche du sommet ne veut pas dire que je serai insensible à vos revendications. Nous trouverons ensemble les solutions idoines. » La retraite à 60 ans acquise, le paiement des indemnités de logement et de transport réglé, le seul litige en suspens concerne les écarts salariaux qui assombrissent le climat de la maison depuis 2001.

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