UBA part à l’assaut du continent

Numéro un en Afrique de l’Ouest, United Bank of Africa se dote d’une tête de pont à Londres pour développer son activité d’affaires dans cinq nouveaux pays.

Publié le 11 février 2008 Lecture : 2 minutes.

C’est au cur de la finance mondiale que l’United Bank of Africa (UBA), la première banque du Nigeria et d’Afrique de l’Ouest par son total de bilan (13,2 milliards de dollars en 2007), a donné une nouvelle preuve de ses ambitions continentales. Le 7 février à Londres, le groupe bancaire présentait UBA Capital, sa dernière arme. Basée à la City, cette nouvelle filiale est née du rachat, en novembre 2007, d’Afrinvest, une banque d’investissement londonienne indépendante. Avec l’aide d’investisseurs internationaux, notamment européens, UBA Capital doit se constituer un portefeuille de participations dans des entreprises africaines, implantées au Nigeria, au Maroc, en Afrique du Sud, à Maurice et au Kenya. Avec UBA Capital, le groupe nigérian devient le premier établissement bancaire d’Afrique subsaharienne à être présent à la fois à Londres et à New York. Mais si UBA marque des points face à ses concurrents nationaux (First Bank of Nigeria, Zenith International Bank), son initiative irrite au-delà des frontières du pays. Des banques marocaines auraient fait part de leurs réticences, voire de leurs inquiétudes, à voir débarquer UBA dans le royaume.
Mais il sera difficile de freiner les ambitions du numéro un nigérian, qui entretient des relations étroites avec la banque russe Renaissance et la Société financière internationale (Banque mondiale) et cherche à en développer avec une banque chinoise. L’établissement dirigé par Tony Elumelu est déjà présent dans sept pays d’Afrique, dont le Ghana ; il attend une licence d’exploitation en Côte d’Ivoire et au Sénégal, et chercherait à s’implanter au Mali et en Guinée. En décembre dernier, UBA prenait 37,84 % du capital de la Banque internationale du Burkina, la première banque du pays.
Une stratégie continentale qui ne l’empêche pas de contrôler sa base arrière. Au Nigeria, UBA, qui emploie 15 000 personnes et compte 560 agences, détiendrait 17 % de parts de marché. Entre 2006 et 2007, les dépôts de la clientèle sont passés de 6,2 à 8 milliards de dollars. Sur la même période, le volume des crédits octroyés par l’établissement a explosé de 192 %, passant de 900 millions à 2,6 milliards de dollars. Pour maintenir son avance sur ses concurrents, le groupe a déjà investi 130 millions de dollars dans les technologies de communication et gère 900 distributeurs de billets dans le pays. Des investissements, au Nigeria comme sur le continent, qui n’enrayent pas la rentabilité de l’entreprise. En 2008, UBA s’est fixé pour objectif un bénéfice net avant impôt record de 370 millions de dollars.

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