Tontines électroniques

Quelques milliers de personnes dans le monde, dont cinq cents entrepreneurs africains, bénéficient déjà de prêts négociés en ligne.

Publié le 11 février 2008 Lecture : 2 minutes.

Existe-t-il un moyen d’emprunter de l’argent sans passer par une banque ? Réponse : la tontine, bien sûr. Le modèle économique repose sur l’évaluation du projet par une communauté et le montant du prêt est décidé après un processus qui s’apparente à celui des enchères. Le Peer to Peer Lending (prêt de particulier à particulier) en est la transposition sur Internet. Il emprunte l’appellation « Peer to Peer » (ou P2P) au système d’échange de fichiers musicaux qui avait fait la réputation du site Napster. Celui-ci permettait aux internautes de partager leur bibliothèque musicale. Napster a été interdit en 2001, après deux ans de procédure judiciaire aux États-Unis pour infraction à la législation sur le copyright. Mais l’image du P2P est restée : celle d’un réseau permettant de partager librement les informations tout en court-circuitant les intermédiaires.
Sur Zopa, le numéro un britannique du P2P Lending, créé en mars 2005, comme sur son concurrent américain Prosper (février 2006), emprunteurs et prêteurs se « rencontrent » dans une atmosphère décontractée, sans la pression d’une réglementation ou d’un banquier. L’emprunteur décrit son besoin, son projet et sa situation financière. Les prêteurs peuvent lui poser des questions avant de proposer une somme ainsi que les modalités de remboursement. Les taux pratiqués pour les prêts sont de 7,7 % en moyenne, tandis que les emprunteurs peuvent gagner beaucoup : jusqu’à 14 % pour certains. Selon Prosper, qui vient de passer la barre des 100 millions de dollars prêtés depuis sa création, le montant moyen d’un prêt est de 6 000 dollars.
Les prêts en ligne font aussi leur chemin en Afrique. Sur Zopa, les internautes peuvent avancer de l’argent à des fermiers kényans ou soudanais : le site est partenaire financier de Farm Africa, une organisation non gouvernementale (ONG) active en Afrique australe. Et les fondateurs du site envisagent d’établir cette année des partenariats en Afrique du Sud et au Ghana. Créée en décembre 2006, la start-up danoise MyC4 s’est pour sa part spécialisée dans les prêts aux micro-entrepreneurs africains. Elle est soutenue par de nombreuses ONG et entreprises du pays, notamment du secteur santé et agroalimentaire. Présente en Ouganda, en Côte d’Ivoire et au Kenya, MyC4 a accordé, en un an, cinq cents prêts d’un montant moyen de 1 100 euros.

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